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esprits hauts, lorsqu'ils aborderont les poètes grecs et latins, y trouveront plus de fraicheur. On aura moins de prétexte à laisser moisir au fond des placards, sur les planches, tant de précieux matériaux indispensables à l'édification des œuvres nouvelles. Aucun souvenir dé­sagréable ne se mêlera, pour la troubler, à la pure joie qui déborde des vers de Lucrèce ou de Virgile, et sur leur gloire ne flottera plus l'ombre des pensums de jadis.
 M. Charles Maurras, né sur les bords de la Méditerranée, dont il dit qu'il n'est point de pensée ni de rêve qu'elle n'ait suscités, accueille ce livre avec une explosion de joie enthousiaste, et il voudrait à tous faire partager cette joie. Longuement, patiemment, il disposé ses arguments, désireux de hâter les compréhensions pa­resseuses, de dessiller les esprits prévenus.
 Une à une, il expose toutes les objections et les réfute. Que reprochez-vous à Moréas ? Son obscurité ? Elle n'est qu'apparente et faite seulement de votre ignorance. Mo­réas n'emploie que des vocables enregistrés dans les lexiques les plus usuels, et vraiment pouvez-vous bien lui reprocher d'employer des termes aussi vivants que : hiémal, lustral, macrobe, manuterge et simarre, par exemple !
 Est-ce parce que quelques-uns de ses rythmes sonnent faux à votre oreille ? mais cela provient de leur nouveauté. N'imitez pas nos grands-pères qui, façonnés à la fluide harmonie racinienne, se hâtaient de condamner, comme rudes et barbares, les rythmes de Victor Hugo. Avant de si délibérément juger, rappelez-vous que Mo­réas a fait, comme il dit, ses preuves dans la métrique réglementaire, et à tout le moins, s'il pêche, avouez que ce n'est pas faute de savoir.
 Est-ce parce qu'il n'a point d'idées ? mais les idées ne sont point si nécessaires au Poète, qui vit surtout de sensations, et dont tout l'art consiste dans la notation exacte, dans le rendu précis de ces sensations.
 Est-ce parce qu'il ne tient aucun compte de la chronologie ? Mais c'est encore une chose fort défendable, et M. Maurice du Plessys, de qui l'humeur pindarique am­poule le discours, a raison quand il s'écrie :
 « C'est tellement qu'investi du ministère symbolique le Poète délie du temps et de l'espace, les formules sans les représenter. Riche du savoir qu'il tient de la Révé­lation sans réserve, l'Univers est sa panoplie. Voyez de quelle main souveraine il taille dans les temps ; de quels

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