Warning: Parameter 3 to pr_pageQuality() expected to be a reference, value given in /home/formationn/www/mercurewiki/includes/parser/Parser.php on line 3470

Notice: Undefined index: header in /home/formationn/www/mercurewiki/extensions/ProofreadPage/ProofreadPage.php on line 222

Notice: Undefined index: footer in /home/formationn/www/mercurewiki/extensions/ProofreadPage/ProofreadPage.php on line 223

Notice: Undefined variable: wgProofreadPageAllowIPs in /home/formationn/www/mercurewiki/extensions/ProofreadPage/ProofreadPage.php on line 429

Notice: Undefined variable: wgProofreadPageAllowQ4 in /home/formationn/www/mercurewiki/extensions/ProofreadPage/ProofreadPage.php on line 431
Page:Mercure de France tome 003 1891 page 226.jpg - MercureWiki

Page:Mercure de France tome 003 1891 page 226.jpg

De MercureWiki.



 Quoi qu'il en soit, je dois déclarer. dès maintenant, que ce prolongement spirituel sans lequel l'art n'est point, je l'ai constaté dans tous les tableaux, trop peu nombreux malheureusement, de M. de Groux qu'il m'a été donné de voir.
 A quoi tient la possibilité de ce prolongement spirituel, de cette action réflexe du matériel vers l'immatériel, qu'on observe en certaines œuvres et qui manque absolument en d'autres? Comment un fait particulier peut-il instantanément se métamorphoser en une idée générale, en une haute synthèse, en toute une troublante philosophie? Ce n'est point ici le lieu d'étudier cette mystérieuse et difficile, mais peut-être point insoluble question. Qu'il suffise d'avérer que ce phénomène se reproduit constamment en tous les chefs-d’œuvre incontestés, et de faire remarquer combien Le Meurtre de H. de Groux serait, en réalité, dissemblable d'un sujet identique qu'eût traité un habile peintre anecdotier, parfait observateur mais dénué de toute faculté de rêverie philosophique. Puisque c'est la tête qui guide la main, qu'y a-t-il d'étonnant à ce que la tête d'un rêveur guide sa main de façon à traduire son rêve, et la force, pour cela, à des combinaisons, à des modifications de lignes et de couleurs, mystérieuses, inconscientes, presque inanalysables... Regardez, par exemple, dans Le Meurtre la subordination évidente des contours, des surfaces, des lumières, des ombres, observez le rhythme désespéré, tragique des lignes, de toutes les lignes, tombant en courbes douloureuses, parfois dramatiquement brisées, du milieu supérieur de la toile à ses angles inférieurs, constatez la concordance lugubre des couleurs, cette sinistre harmonie en vert sombre, en bleu obscur, en noir, et réfléchissez aux rhythmes de lignés et de couleurs qu'eût nécessairement employés le réaliste anecdotier dont je parlais tout à l'heure.



***


 Voici maintenant une autre toile, plus terrible encore et plus étrange : Les Traînards. Cela ressemble à quelque effroyable tapisserie de Flandre, jaunie et élimée par 1'âge, qu'aurait tramée un patient et paradoxal tisserand de là-bas, interprétant, avec des laines teintes en des ventres putrides de cadavre, un hideux cauchemar de Breughel d'Enfer; cela évoque un rêve macabre de Callot, retouché par Goya, s'agitant dans un royaume en putréfaction, cela s'étale, répugnant, avec des tonalités jaunes et noires et vertes, des marbrures de pourriture, des

Outils personnels