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plutôt s'affirme la vie de tous les faux morts qui sommeillent en chacun de nous et dont la résurrection, après des siècle, pour un millième de seconde, nous trouble et nous effraie comme si en nous-mêmes nous prenions conscience d'un grouillement de fantômes: évêques féroces et doux, burgraves chargés de lourdes armures, moines pieux ou révoltés, riches marchands endormis et repus, reîtres brutaux et serfs meurtris qui ne comprennent plus même la parole de la terre. Ces figures d'aujourd'hui et d'autrefois ne se manifestent pas par les particularités de leur costume ou l'archaïsme de leurs paroles, mais par le frisson même de leur pensée; il y a de décor juste ce qu'il faut pour quelque précision : « Si j'ai l'esprit latin, j'ai l'âme d'un germain », dit fort exactement de lui-même M. Jean Thorel, et le besoin de composition, nié par le désordre volontaire de l'ensemble, est satisfait par le rhythme de la phrase, si apparent qu'on pourrait presque transcrire ce livre en vers libres. A quoi bon ? Un artifice typographique nuirait plutôt à la gravité de l’œuvre. L'âme — je m'excuse d'employer ce mot galvaudé par les plus abjects spiritualistes et les plus imbéciles psychologues — l’âme qui s'y dévoile est belle s'il en fut, toute d'amour et de communion avec ce qui est ou a été vivant: « La vie, une vraie merveille ! » Merveille non de joie sans doute ou de pure douleur - mais si étrange et incompréhensible que le mot en est refusé même à l'auguste pitié, le seul sentiment qui donne à certaines heures l'illusion divine de n'être plus soi, vaine comme le reste: « Dans les carrefours déserts, des chiens abandonnés hurlaient et se désespéraient. Je me suis hâté vers eux. je me sentais une sympathie infinie pour leur souffrance et j'espérais qu'ils seraient touchés de la mienne aussi... Je m'avançais doucement vers eux avec des paroles de tendresse, des gestes affectueux et des attitudes de pitié... Hélas! ils n'ont pas pu comprendre ma venue compâtissante, et eux aussi, eux aussi, ils ont fui devant moi»

P. Q.


 Les Amours jaunes, par Tristan Corbière. Nouvelle édition (Vanier). — La notice, signée L. V., nous apprend que, fils et non neveu de l'auteur du Négrier, le poète, né à Morlaix en 1845, y revint mourir d'une fluxion de poitrine en 1875. Le reste demeure imprécis : autant de pages écrites sur Corbière, autant de contradictions: attendons l'étude annoncée de M. Paul Kalig. Parmi les pièces inédites ou de variantes données par M. Vanier, on est surpris de ne pas trouver celles que M. Ajalbert publia pour la première fois dans le Supplément du Figaro du 28 mai 1890; c'est pourtant du très bon Corbière; il y en a deux, les voici :


paris nocturne
C'est la mer; — calme plat.— Et la grande marée
Avec un grondement lointain s'est retirée...
Le flot va revenir se roulant dans son bruit.
Entendez-vous gratter les crabes de la nuit?
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