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mon gré — et j'y souhaiterais parfois des images moins monochromes et la suppression de quelques épithètes parasites. Mais ne fallait-il point aussi la pure langue lyrique, un peu fluente et d'ample noblesse, pour évoquer la mélancolique aventure du Héros qui nia le rêve et qui s'enfuit, hélas! loin de la forêt, vers les vaines victoires et les baisers menteurs?

P. Q.


 Le Livre de Thulé, par Louis Duchosal (F. Payot. Lausanne. En vente à Paris chez F. Grassart, 2, rue de la Paix). — Quoi que feigne d'en penser M. Anatole France (2), il vaudrait mieux que les gens dont ce n'est point le métier de faire des vers renonçassent à juger les poètes et à les commenter ; cela n'est pas dit pour M. France, qui fut et est demeuré un poète et ne se trompe jamais qu'à bon escient. Mais la plupart des critiques qui portent la médaille officielle, à la manière des cireurs de bottes et des marchands de quatre saisons, s'entendent à la poésie à peu près comme un rossignol à crier la moutarde, et dégoûteraient en vérité des bonnes merceries qu'il leur arrive par hasard de prôner. Ainsi M. Édouard Rod écrivit en tête du Livre de Thulé, par Louis Duchosal, une préface parfaitement inexacte, inutile et dangereuse : il est de plus en plus évident que ce professeur de littérature n'a aucun sens d'art; et je crois presque que, par une double palingénésie, il unit l'âme d'Amiel, insupportable bavard, à l'âme de Schérer, qui fut en son temps, selon une parole autorisée, semblable à une grande dinde déplumée et impubère.
 Dans la prose qui lui est propre, le successeur de Marc Monnier annonce que M. Duchosal « entre dans la voie où les Anglais conduisirent la poésie française », et laisse croire qu'il cherche "à se dégager de la tyrannie des rhythmes réguliers et de celle de la rime » ; un peu plus loin, le préfacier déclare que : « on comprendra presque toujours », et regrette qu'après les Fêtes galantes et les dessins de Willette M. Duchosal se soit permis d'introduire dans son œuvre Pierrot et Colombine. Ces considérations esthétiques, au reste assez contradictoires, me remplirent de terreur, et si je n'avais connu M.Duchosal par d'excellents articles de critique — un en particulier sur Léon Dierx — j'aurais cru trouver encore un nouveau confesseur selon l'évangile hétérodoxe de Paul Verlaine, l'un de ceux que l'imagination prétendue d'un maitre inimitable dispense de talent, d'orthographe et de syntaxe. Cela m'étonnait, et en ouvrant le livre au hasard je suis tombé sur le sonnet que voici : je l'ai depuis en le replaçant dans l'ordre régulier, et il me semble toujours plus beau et plus mystérieux.

C'est ici la forêt merveilleuse où s'élève
Le château de silence aux tourelles d'azur;
J'y suis entré, cherchant pour ma lèvre un vin pur
Et pour mon âme un peu d'harmonie, une trêve.
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