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CONTROVERSE SENTIMENTALE


 Quand il était encore un vivant, les hommes l'appelaient le poète de l'amour et de la douleur. Un jour d'été, celle qu'il aimait était morte, et depuis qu'avec elle on avait scellé dans la tombe la joie, la lumière et la beauté, il faisait retentir parmi les peuples ses chansons luxurieuses et désespérées. Maintenant, à son tour, il était mort; et tandis que, là-haut, les prêtres de la cité sacrifiaient à sa mémoire de palpitantes tourterelles, il paraissait, dépouillé de tout mensonge, devant les Juges des âmes.

l'homme


 Me voici, ô Vénérables, pareil à un arbre d'automne, quand les feuilles envolées ne voilent plus aux regards les secrètes blessures de l'écorce.

les juges des âmes


 Cesse de parler par métaphores; abandonne ces derniers haillons de la pensée terrestre et ne t'imagine point que d'harmonieuses phrases puissent abuser nos oreilles incorruptibles : la fable d'Orphée n'est qu'une fable inventée pour le plaisir vaniteux de tes semblables. Celle que tu pleurais si bruyamment, tu sais bien que tu ne l'aimas jamais et même que tu l'as tuée.

l'homme


 Je l'avoue. Mais ce fut justice.
 L'après-midi, ce jour-là, était si chaude que les cigales lasses se taisaient; seules, les gouttes d'eau tombant une à une dans la vasque de la cour rhythmaient le silence, et, selon leur chute, mes strophes se scandaient, lumineuses et souveraines. Furtive, elle s'approcha de moi; ses baisers dévoraient mes lèvres et elle me provoquait à l'amour. Je l'emportai brutalement – la brutalité lui plaisait — vers la chambre bien close ; et sur la neige des toiles précieuses, nos corps se

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