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chênes ancêtres, et que mon âme s'épeure parmi les chevelures soudainement bouleversées des larges et fragiles acacias...
 — O toi, qui veux tressaillir, écoute le beau poème surhumain de l'Inconnu, le sublime poème où...
 — Oh par pitié, tais-toi! et me permets de me perdre dans l'infini des vivantes feuillées frissonnantes des vies du temps, éveillées au souvenir des ouragans éloignés...
 — Mais ces choses que tu dis, que tu veux, ne sont-elles pas des poèmes ?
 — Peut-être ; je ne sais pas... Je veux ignorer si la forêt est poème et le vent aède. Laisse-moi, me croyant seul, loin des poèmes conscients, me baigner dans les nuances innombrables de la forêt tremblante, de la forêt... de la forêt.....

III
ANGOISSE SUPRÊME


 J'implore l'oubli! J'implore l'oubli!
 O Éveils du vent dans les feuillées, ne me rappelez rien! O Mer, ne bruissez pas des souvenirs angoissants! O vous, arômes, ne suscitez pas les spectres vagues et inquiétants de mes Passés ! Lune jaune-soufre au ciel gris-bleu, que votre morne et immobile silence, brouillé d'autrefois, ne me parle pas!
 J'implore l'oubli! Oh! Si j'allais resavoir le passé!
 En arrière, le gouffre noir s'emplit d'un clapotement d'anciennes larmes qui mentent: Oh! Si leur source avait été mes yeux!
 J'implore l'oubli! Oh! il me semble en mon cœur la secousse d'anciens sanglots...
 Une longue route assoiffée, peut-être, j'aurais marché, râlant, les pieds saignants, la tête en fièvre, le cœur en feu, sous le fouet des inexpiables désirs, et je verrais se dérouler au loin des avant cette route blanche à l'ardeur du ciel embrasé, cette route des avant présage des ensuite, peut-être...
 Oh! j'implore l'oubli! j'implore l'oubli! Exorable Seigneur, écartez de moi le fiel du Savoir, laissez mes lèvres s'approcher au moins des fadeurs du doute!...
  Ploumanach, octobre 1891

Adrien Remacle.

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