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sur la grève squameuse, semblables à des entrailles gluantes arrachées au ventre de monstres ignorés, lac dont s'endort la prunelle éteinte et que nul amical reflet ne vient agiter, lac triste qu'enserrent des plaines au dos rugueux, d'infertiles terres au sol inflexible, bouclier roux opposé aux germes souterrains. Morne lac!
 Au milieu de tes ondes hostiles, j'avais dressé le château de mes espoirs et de mes rêves, le château où, sur la tour haute, brûlait la torche des orgueils. Donjon merveilleux étageant ses terrasses de porphyre, recélant des parterres diaprés, des vergers défendus par les abeilles gardiennes et des bassins, geôliers des eaux vivantes qui s'agitaient sous leur blanche tunique de lotus, brisant leurs écumes au jaspe des carcères. Donjon superbe, tu avais clos comme des paupières les fenêtres ouvertes sur le lac morose par des architectes insoucieux ; tu réservais l'accueil de tes yeux sertis de marbre aux jardins intérieurs, embaumés de troënes, éclatants de roses d'or. Tes pierres attentives, Donjon, écoutaient les voix errantes et prisonnières, tes échos redisaient les chansons proférées et tu les faisais encore vivre par les portiques et les colonnades, dans les salles vides et dans les galeries, au milieu des feuillages amis, au fond des grottes bienveillantes que revêtait le velours des mousses.
 O flûtes qui préludiez aux margelles des puits, pipeaux rustiques résonnant près des viviers qu'émeut le bond des carpes, luths, rebecs et vous, violes d'amour égarées parmi les charmes, les chères murailles perpétuaient vos mélodies. En les chapelles qu'abluait la pourpre des vitraux, s'entendait la plainte des psaltérions mystiques, des tendres nebels et des kinnors énamourés. Mais dans la plus vaste et la plus cachée de tes chambres, Manoir de mes doux songes, dans la chambre parfumée par les baumes sacrés de l'onyx marin, sur l'autel de sardoine oint de myrrhe franche se dressait la royale Lyre, dominatrice et souveraine du hautain château de mes espoirs.
 Hélas! palais perpétuel des rhythmes, asile des hautbois et des harpes en exil, reliquaire sacré des cantilènes puériles et des strophes glorieuses, l'indifférence des eaux gélatineuses s'émut un jour du mépris que tu affirmais. Le lac sortit de son silence et les bras visqueux de ses flots étreignirent tumultueusement tes assises périssables, fier Donjon. L'armée

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