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des tuniques de Séraphins, et, à l'horizon frangé d'orfroi d'or et d'argent, se discernaient de miraculaires cités aux floraisons surnaturelles...
 L'âme de Camille aux yeux clairs vogua longtemps à la dérive sur le vert pallide et pur, au fil du ciel. Et quand elle se retourna, transfigurée, elle n'eut pas même un geste d'apitoiement pour les grands oiseaux de Songe dont les plumes omnicolores frémissaient sur les dalles, à la merci des brises cruelles.
 D'un ultime et dédaigneux regard elle enveloppa l'asile clément des naïves joies, des chimériques joies désormais abrogées, brusquement déchira la haute tenture qui masquait la porte et s'évada dans le printemps grêle, les mains en avant projetées.
 La lampe vigilante qui saignait auprès de la Sainte-Marie aux pieds fleuris de roses s'éteignit pour jamais, et, au dehors, les grands acacias balancèrent leurs branches, solennellement, en signes d'adieux.

CAMILLE AUX YEUX TRISTES
Camille aux yeux tristes, ô triste Camille,
Pourquoi donc pleurer, pourquoi pleurer ainsi?
Pleures-tu les fleurs que fauche la faucille
Du vieux moissonneur, sans trêve ni merci?
Ma chère, tes yeux ont les funèbres charmes
D'un lac envahi par la flore des eaux,
Et j'y vois, hélas! douce Dame-des-Larmes,
Bien des cœurs pendus aux flexibles roseaux.


 Camille aux yeux tristes sanglota plus fort. Elle sanglota plus fort et dit:
 «. Ma robe de printemps s'est lacérée aux épines malfaisantes des rosiers, et maintenant me voici nue et sans égide sous l'âpre soleil d'été.
 « Sur le chemin de Joie — chemin de Douleur — où j'allais naïve et frêle en contemplant les lumineuses paraboles des ciels bénéfiques, en écoutant les matutinales alouettes et les rossignolets de nuit, de malignes mains semèrent les orties et les ronces et creusèrent d'imprévus précipices.

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