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caresses; les arbres déchevelés gémissaient en sourdine de funèbres litanies, tandis que sur les hautes collines d'ocre, où flamboyaient les torches crépusculaires, passaient, passaient interminablement de grands sarcophages d'or emmi les bannières de deuil effiloquées et tordues par le vent du soir.
  Au pied d'un vieux sycomore, dont la ramée dépouillée s'enlevait en gestes d'épouvante, une flaque marécageuse reflétait un quartier de ciel écarlate virgulé d'un envol de corbeaux.
 Et cette plaque sanglante et clignotante semblait l’Âme du Paysage.


CAMILLE AUX YEUX MORTS
Camille aux yeux morts, ô Camille fanée
Pourquoi donc prier, pourquoi prier encor,
Puisque la Main qui mène ta Destinée
Déjà tend vers toi les trois Couronnes d'or.
Ma chère, tes yeux ont la douceur étrange
D'un ciel blanc privé des gloires du Soleil,
Mais qu'un frisselis de palme ou d'ailes d'ange
Fait pourtant vibrer d'un éclat sans pareil

.

  Dans la Forêt d'Hiver, Camille aux yeux morts, la résignée Camille se prosterna pour les coutumières oraisons.
  De par la tyrannie des Ténèbres maîtresses de ses yeux, elle vivait depuis des ans isolée de la Vie qui déferlait autour d'elle sans plus l'émouvoir, ni la blesser, ni la souiller; elle vivait parmi les rédemptrices fleurs du silence, et les plaies d'autrefois s'étaient refermées.
  Camille aux yeux morts se prosterna pour les coutumières oraisons. Elle traîna ses genoux stigmatisés sur la terre durcie par le gel, éleva ses mains jointes et pria longuement et fervemment.
  Quelles essentielles paroles furent proférées!
  O miracle! Voici qu'une merveilleuse rosée tomba sur les yeux de Camille et que se déchira le rideau de nuit.
  La grande Forêt d'Hiver parée comme une fiancée, la grande Forêt d'Hiver aux robes de

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