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 « J'ai traversé le désert dans son étendue, sans vêtements et sans nourriture, sans m'apercevoir de la faim et de la soif. Ma langue était gonflée et mes tendons saillaient comme des cordes. Des formes couraient en ricanant; des palais s'élevaient dans les airs et croulaient avec un bruit de cymbales; des liliths se mêlaient aux ekims mauvais en des accouplements rouges. J'invoquais le Dieu brillant et me revoyais seul.
 « Sur les bords de l'Arantou, des gens pleuraient Doumouzou l'unique. « Il est parti », criaient les hommes, et les femmes se déchiraient les joues, blêmes et gémissantes dans leurs robes de deuil. Les hiérodoules, avec des mouvements impudiques, se lamentaient sur la mort du fiancé, appelant d'une voix aigre: « Seigneur ! Seigneur ! » Je haussai les épaules et passai.
 « Je parvins aux bords de la grande mer, où Samas s'engloutit le soir, me laissant vide et désolé. Il s'en fut dans l'abîme et je n'ai pu le rejoindre. Il s'en fut dans l'abime et refusa de m'expliquer le verbe de sa course, le verbe du pays dont lui seul est revenu. »
 Le voyant se prosterna trois fois vers le Dieu, et, d'un gosier âpre, entonna l'hymne au soleil couchant:
 « Samas, dans le cœur du monde à ton coucher,
 « Que la porte du ciel te reçoive,
 « Que sa barrière te salue en paix,
 « Que le messager d'amour te dirige,
 « Que l'épouse bien ornée accoure à ton devant,
 « Que le repos repose ta chair,
 « Va la route fixée par ton jugement,
 « Guerrier, héros, soleil, glorifie-toi ! »
 Le vieillard partit sans plus me dire, et, dans la nuit pesante, je contemplais le divin Sin entraînant l'armée des étoiles, et sa fille Dilbat, l'allumeuse d'hommes. Pris d'une langueur suave, je laissais planer mon silence dans la lumière amie de l'astre, sur le reflet adamantin qui étincelait dans les replis miroitants du Housour.

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