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De MercureWiki.


II
Le bois en fleurs est plein de joyeuses querelles:
La clarté du printemps y réveille les bruits.
Les abeilles d'or roux passent, les sauterelles
Frôlent de leur gaieté les myrtils et les buis.


La pervenche bleuit près de la violette
Dont les parfums montent vers le ciel éclatant;
Le nénuphar d'ivoire s'ouvre et se reflète
Dans le miroir limpide et moiré de l'étang.


Les oiseaux, gazouilleurs de légères matines,
Épandent par les airs des hymnes triomphants,
Et, parmi les halliers étoiles d'églantines,
Bondissent des troupeaux de biches et de faons.


Des joyaux qui vivent embellissent les sentes,
L'hiver ne blesse plus les arbres de chocs lourds,
Et, dans la fraîcheur des clairières bruissantes,
Vole et rayonne comme un jeune essaim d'amours.
***
Des voix


Lentement, des pas sonnent par les sentiers;
Ils frôlent, sans les fouler, les fleurs frêles;
Vague et douce, une chanson se mêle
Aux chansons qui s'échappent des nids printaniers.
C'est un prince qui approche par les sentiers.


Son front rayonne de lumière;
II sourit un sourire d'extase,
Ses yeux que les larmes n'ont jamais ternis,
Ses yeux que des feux divins embrasent,
Ses yeux sereins et purs comme l'aurore première,
Semblent suivre quelque songe dans l'infini.


Le Prince


J'écoute des voix de lutins
Chanter dans les blondes haleines
Qu'imprègnent la verveine et le thym.
O voix, c'est votre chant qui mène
Vers les parterres clairs du glorieux jardin.


Dans la bonne forêt grandissent
Les chansons mystérieuses et propices;
Je vais comme emporté vers le ciel,
J'ai quitté le mensonge:
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