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 Michelet, lorsqu'il écrivit la Sorcière, avait l'évidente préoccupation de combattre l'opinion des écrivains religieux, qui, croyant à l'existence d'un diable et de sous-diables anthropomorphiques, expliquaient tout par l'intervention de Satan et de ses suppôts en personne. Qu'il y ait dans l'Univers des forces tirant leur puissance d'un plan autre que le plan purement physique, douées de propriétés absolument ignorées de la presque totalité des hommes, et par lesquelles, ou sous l'empire desquelles, certains individus acquièrent la faculté de produire des phénomènes naturels, mais si bien inexplicables pour les non initiés que ceux-ci les traitent de surnaturels ou les nient, Michelet parait n'en rien savoir. Il décrit avec un art consommé les scènes historiques que l'auteur du Temple de Satan a reprises après lui, mais il les explique par l'action des forces de la nature vulgairement connues, et ses explications ne satisfont point ; d'ailleurs, il parait apprécier lui-même ses théories a leur juste valeur : il pressent manifestement la véritable solution des problèmes qu'il agite, mais cette solution, souvent latente, n'est jamais exprimée.
 Pour Michelet, Satan est un souvenir des dieux du paganisme,demeuré au cœur de tous les opprimés du moyen-âge, avec une auréole de grâce consolatrice. Il symbolise la Science, luttant d'abord dans l'ombre, puis au grand jour, contre les dogmes solennellement affirmés par l’Eglise, et placés par elle hors de toute discussion ; il est encore l'esprit de révolte pour la Justice et la Vérité contre l'injustice sociale et l'erreur imposée par les pouvoirs ecclésiastiques et féodaux ; il est le droit du peuple en face de la tyrannie ; il incarne « la logique et la libre-raison ».
 « L'église, écrit-il, avait bâti à chaux et à ciment un petit in pace, étroit, à voûte basse éclairée d'un jour borgne, d'une certaine fente : cela s'appelait l'Ecole. On y lâchait quelques tondus, et on leur disait: « Soyez libres. » Tous y devenaient culs-de-jatte. Trois cents, quatre cents ans confirment la paralysie. Et le point d'Abailard est justement celui d'Occam ! Il est plaisant qu'on aille chercher là l'origine de la Renaissance. Elle eut lieu, mais comment ? par la satanique entreprise des gens qui ont percé la voûte, par l'effort des damnés qui voulaient voir le ciel. » Ainsi, Satan n'a pas de réalité objective, il est

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