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« Le style, en ce genre de littérature, acquiert naturellement une capitale importance, nulle vérité consentant à s'envelopper définitivement que de vêtements somptueux, précieux, irréprochable esthétique, de nuances concordantes à la couleur de son âme et parfumés (M. Roinard nous l'a fait comprendre) d'un parfum adéquat à l'odeur de son essence. Le style est tout, en ce sens que sans le style, rien n'existe. »
L'Avenir de Bordeaux (numéros des 10 et 18 janvier) contient une longue et belle étude de l'œuvre de notre collaborateur Laurent Tailhade. Félicitons M. Jean Berge, qui la signe, de sa double audace: 1° Commencer une série de feuilletons littéraires (titre: Sur l'Art Moderne) par un poète dont la presse se garde assez ordinairement de parler — parce que... quoi? 2° Avouer dans un grand quotidien son admiration pour l'auteur de Au Pays du mufle.
M. François de Nion quitte la Revue Indépendante. Ci-dessous sa lettre de démission:
Paris, le 11 janvier 1892
« Mon cher Savine,
« Quand j'ai accepté la rédaction en chef de la Revue Indépendante, c'était une publication littéraire d'une certaine valeur artistique.
« J'aurais voulu, dans la faible mesure de mes moyens et secondé par des amis et des collaborateurs tels que Jean Ajalbert, Paul Adam, Lucien Descaves, J.-K. Huysmans, J.-H. Rosny, etc., etc., continuer cette tradition; mais, depuis plus d'un an, sous un prétexte ou sous un autre, vous refusez de me communiquer les sommaires mêmes de vos numéros, me mettant dans l'impossibilité de contrôler, comme c'était mon droit absolu de rédacteur en chef.
« Aujourd'hui encore, vous opposez un refus formel à ma dernière sommation; ne voulant pas accepter la responsabilité de ce qui peut être écrit dans votre périodique, je vous adresse ma démission de rédacteur en chef de la Revue.