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Maintenant, je me ferai si humble, si soumis, si tendre, que tu m'aimeras; nous étions si heureux autrefois! Pardonne, de grâce, pardonne-moi. Belle ! Tu es toujours belle! Tes cheveux très longs — comme tes cheveux sont longs ! — brillent encore d'une teinte incertaine d'améthyste ou de saphir que je me plaisais à y regarder luire. Et tes yeux, tes yeux noirs — en vérité ne sont-ils pas plus noirs! — apportent à mon âme le repos qu'elle y trouvait jadis. Tu gardes ce teint virginal, alliciant, que possédaient tes chairs éburnéennes... Mais où vais-je chercher des chairs?... Il fait sombre; oui, il fait très sombre; et je n'aperçois, par les ténèbres, que de vagues îlots blanchâtres.
 « Pourquoi ne me parles-tu pas? J'adore ta voix, j'adore entendre son timbre mélodieux et frais. Tu restes muette... et ce voile qui t'enveloppe?...
 « Vas-tu le rejeter, pour m'apparaître radieuse, éblouissante, parée comme à une fête... Et quelle fête serait plus joyeuse que celle-ci! Car tu me reviens, n'est-ce pas, tu as oublié, tu pardonnes? Dis-moi un mot; donne-moi un baiser...
 « Ah, voici de la lumière, et ce rayon de lune, filtrant discrètement, vaut pour moi l'irradiance de tous les soleils, puisqu'il me permet de mieux te voir...
 « Tu ris, je crois, tu ris, et tes petites dents nacrées réverbèrent la clarté qui les illumine... Ciel! c'est horrible! est-ce que je rêve ! Non, non, elle me fait mal... Ces ongles, ces ongles en pointe, ces ongles de morte, qui s'enfoncent en mon cou... et cette tête décharnée, osseuse, qui me regarde de ses orbites vides... Ah ! »
 A un trophée d'armures, il arrache un couteau ouvert, et, hagard, frappe le fantôme...
 Dans le même temps il ressent une commotion vive à sa poitrine; sa chemise s'empoisse d'une liqueur tiède. Pierre titube, hébété, tombe défaillant, et, après avoir mal repris conscience du réel, meurt sans comprendre qu'il s'est tué

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