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elle est trop effrayante, nous devinons que nous ne l'atteindrons pas, que cette terre promise nous sera éternellement dérobée.
 Et voici ce que je veux raconter bien sincèrement, au sujet d'un de ces pays de chimères, que j'ai bien réellement trouvé sur ma route :

 C'était en Franche-Comté, en visitant par une belle journée de soleil une grande propriété triste située vers le village de Roquemont, dans le petit hameau de Suse. Nous avions gravi le sommet d'une colline qu'on dénommait aux environs : la Dent de l'Ours, à cause de sa bizarre échancrure, et nous demeurions tous les trois étendus sur une herbe rousse qui sentait la chevelure brûlée. La mère, madame Téard, le fils, Albert Téard, et moi, nous avions très chaud ; nous ne causions plus, avant épuisé toutes les banales histoires parisiennes. A cette hauteur, sur ce plateau que balayaient les brises sèches, la source des conversations vulgaires s'était tarie subitement en nous, et nous ne désirions plus qu'étouffer les échos des villes toujours si détonants dans le religieux silence d'une montée de calvaire. Mes amis avaient d'abord tenu, gracieusement, à me faire juger la maison, le jardin, le vignoble ; de différents côtés, ils m'indiquaient les célébrités du pays : l'endroit où l'année dernière Albert Téard avait tué un lièvre énorme, le carrefour où se voyaient encore les vestiges des Prussiens, le sentiers par où descendaient du bois, certains hivers, les loups voleurs ; puis, peu à peu, saisis d'un respect pour la grandeur enveloppante du panorama, nous nous étions tus sans nous consulter, et nous regardions presque sans voir.
 A l'horizon, pas trop loin pourtant, se dressait une énorme roche sur une autre colline, sœur de celle qui nous portait, et l'on apercevait, très distinctement, les ruines d'un château féodal faisant corps avec la roche sombre. Cela formait un arrière-plan de drame au tableau relativement gai

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