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prêtais l'oreille, je scrutais l'inexorable dureté de cette pyramide naturelle pour tâcher de surprendre quelque signal de reconnaissance !...
 Tous les sites sauvages vous donnent des hallucinations et d'instantanées monomanies de grandeurs. Quand on est seul sur une montagne, rien ne vous empêche de croire que vous êtes roi ! J'aurais pu effleurer, de ma guêtre, la cime d'un peuplier, et tout en bas j'apercevais madame Téard dormant sous son ombrelle blanche doublée de rouge, Madame Téard grosse comme une coccinelle à tête rose !.... Eh bien, alors ? Pourquoi n'abaissait-on pas le pont-levis ?... Enfin, le vertige me gagna, et, les yeux furieusement clos, je me remis à tourner.
 Sous le chemin de ronde, Téard examinait une trace dans la pierre. Cela nous excita un moment. On eût dit la marque d'un anneau de fer, de ces anneaux que l'on plante sur les quais pour amarrer les navires. Durant un bon quart d'heure nous nous entêtâmes là, pendus à la force de nos ongles au-dessus du gouffre, étudiant ce faible vestige d'humanité, et nous dûmes conclure qu'un caillou, en sortant de son alvéole de grès comme un noyau sort d'un fruit mûr, avait probablement formé cette marque d'anneau. Il fallut redescendre. Nous nous éloignâmes, chacun très absorbé, avec la physionomie malheureuse d'individus qu'on n'a pas voulu recevoir parce qu'ils n'étaient pas assez bien mis. Tout le long de la descente nous eûmes des accidents terribles, je tombai dans un fossé bourré d'épines, et Téard posa le pied sur une vipère. En bas, madame Téard, réveillée, nous guettait, la figure bouleversée, les bras en l'air : un chien errant avait dévalisé le panier aux provisions ; le vin, trop secoué par les remous de la fontaine, était perdu. Il nous restait du pain, mais du pain déjà rongé, couvert de bave... Téard, désappointé, riait rageusement. Sa mère se lamentait, moi je n'osais plus rien dire. Le soleil se couchait; on rentra vite pour dîner.

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