Page:Mercure de France tome 004 1892 page 326.jpg
Triste Moi haïssable.
Vous faites comme le coucou
Qui ne sait parler que de soi. Surveillez-vous.
Autrefois, mon enfant, ma fille,
Un trop bel espoir me poignait.
Si ténu je vis ton poignet!
Si délicate, ta cheville!
— Moins ténu que le sentiment
Mystérieux, hein! qui nous lie...
Oh! le mystère, ma folie!
Mon ami ! J'ai peur. Vous devenez fou, vraiment.
Allons ! Qu'importe, mon aimée?
Les frisons de ta nuque d'or
Sont plus subtils que la fumée
D'un brûle-parfum qui s'endort.
O ta nuque d'or parfumée!
Oui, dormez, mon esclave et mon vainqueur.
Dormez, voulez-vous ? là,sur mon cœur.
Depuis que la force éternelle
Qui du rien qu'elle couve en elle
Fait les désirs vivifiants
Et les germes impatients
Du Devenir pressé d'être un Présent instable....
Oh ! fi! Comme c'est convenable!
Depuis que l'archange inhumain
Des rencontres bisexuelles
M'a jeté sur votre chemin.....
Périphrases spirituelles
Et peu galantes.
Vainement
J'espère voir éclore à ta lèvre fleurie
Le verbe d'or qui renouvelle et déifie...
Lazare peut dormir tranquille maintenant.
Je ne sais pas...