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qu'aucune raillerie ne va plus étonner — (et que déjà j'indiquais dans un livre), cette suprême Religion de Beauté, la seule désormais possible, où l'humanité s'adore dans les éléments d'infini qui prêtent une forme impérissable à ses éléments d'éphémère, dans le désir passionné de connaître pour l'aimer (seul vrai visage de Dieu) l'être mystérieux que toute l'évolution de la vie annonce et qui sera à l'homme ce que l'homme est à la bête inconsciente — tu l'as prévue, mon cher Dubus, dans ces beaux vers que je veux laisser pour dernier souvenir à ceux qui me lisent:
Pour devenir, un jour, celui que tu recèles
Et qui pourrait mourir, avant d'avoir été,
Sous le poids d'une trop charnelle humanité
O mon âme! il est temps enfin d'avoir des ailes.
Charles Morice.
(1) Quand les violons sont partis (Bibliothèque Artistique et Littéraire).
(2) L'Italie mystique, de M. Emile Gébhart.
(3) La Littérature de tout à l'heure. Avertissement.