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imprécise, que je pénétrais dans cette âme étrangère, déserte, m'annexant les perceptions, les idées, les images abandonnées par l'autre, auquel je me substituais par cette sorte de prise de possession de son ancien habitat. Etais-je lui ou moi? Peut-être les deux à la fois et non dédoublés ; d'ailleurs, je ne posai pas le problème. Cette manière d'être ambiguë, cet état d'esprit équivoque paraîtront, sans doute, à quelques-uns, illusoires, mensongers, peu vraisemblables : qu'il me suffise, de leur rappeler que je ne fais ici que transcrire, le plus fidèlement possible, mes impressions d'alors, sans analyse ni critique.
 Bientôt, je pressentis un danger obscur, latent, qui menaçait; et auquel je me déroberais pas. Mes prunelles se dilatèrent vainement à vouloir percer la nuit, à deviner le monstrueux péril accroupi, au guet, protégé par cette opacité lugubre qui m'environnait, et mes poumons s'enflaient-outre mesure, afin de soulever le poids d'anxiété les écrasant.
 — Un temps de transition, vidé, car ma mémoire ne retrouve rien.
 Ce fut, après, l'inévitable imminence du terme fatal. J'eus l'intuition que nulle force bienveillante, tutélaire, charitable ne pouvait m'y soustraire.
 Une place, bordée d'arbres effeuillés dont les branches mettent un volant de dentelle ajourée, guipure extrêmement fine, au bas de la traîne moirée du firmament, vêtu de roses saignantes et de jonquilles, s'étend, froide, sinistre, effleurée de la lumineuse caresse de l'aube pointant. Des nuages corail voguent sur une mer gris perle, vers des archipels d'or, loin, très loin des hautes maisons, lavées en grisaille, avec des toits d'ardoises mauves, que lèchent de carmin apâli des rayons de l'astre à son lever. De l'autre côté de l'espace vide, une foule agitée, bruyante et frondeuse, se presse en grondant derrière des cavaliers en ligne, le sabre haut, pailleté d'éclairs ; une

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