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« Leide, 3 avril 1892.
A Monsieur Alfred Vallette,
Rédacteur en chef' du Mercure de France.
Monsieur !
Permettez-moi de vous communiquer un petit renseignement, à propos de ce qu'on a écrit sous le titre : Nieuwe Gids (Journaux et revues), p. 366 de votre livraison d'avril 1892.
L'auteur dit qu'il a reçu deux lettres d'Amsterdam et de Leide pour signaler une erreur, quand on m'a nommé « critique célèbres » dans votre livraison de février. Ces deux lettres vous viennent de personnes qui m'ont voué une haine littéraire des plus déloyales. Cette revue : Nieuwe Gids, ne produit rien d'original. Tout est de l'imitation de votre M. Stéphane Mallarmé et de l'école symboliste.
S’il s'y trouve quelque chose de foncièrement hollandais, ce sont bien des insultes grossières à l'adresse de ces écrivains qui ne donnent pas dans le mallarmisme du Nieuwe Gids.
Comme je n'admire pas beaucoup le symbolisme et le galimatias littéraire et comme je l'ai dit souvent, on m'a insulté dans le Nieuwe Gids..............
Quand votre Mercure me reconnait « critique célèbre », ces messieurs vous ont écrit deux lettres pour m'insulter encore...........................
Vous-même, vous êtes hors de cette question; je vous prie de ne pas croire tout à fait ce que ces messieurs vous écrivent.
Vous n'avez entendu que deux voix très partiales : vous aimerez voir aussi le revers de la médaille.
Croyez, Monsieur; etc.
Jan Ten Brink »
« Leide, le 10 avril 92,
Monsieur !
Mille fois merci! Votre lettre me prouve qu'en France, du moins, on n’a pas perdu la belle tradition de courtoisie.
Je vous prie de citer tout ce que vous trouverez d'utile
dans mes deux lettres.
S'il n'existait qu'une certaine divergence d'idées entre le Nieuwe Gids et moi, l'affaire se trouverait dans les termes les plus corrects. Mais ces jeunes gens se distinguent par un esprit-de-corps fort remarquable, et ont la bouche pleine d'offenses pour ceux qui oseraient leur faire la moindre critique.
.....ils prétendent avoir inventé la littérature néerlandaise. J'ai écrit souvent contre cette tendance des esprits; jamais je n'ai oublié les lois de la courtoisie.
Vous n'avez pas trouvé de haine littéraire dans les lettres de Leide et d'Amsterdam. C'est qu'ils voulaient me nuire en France auprès de votre publication, et ils avaient