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ce compte rendu autre chose, l'idée dominante de la conférence: qu'il y a un art « ésotérique » et qu'il est absolument légitime.
A mentionner dans la Gazzeta Letteraria (26 mars): L'Olirelombo, par A. Lenzoni; I Pressitimenti, par F. Rizzati; dans la Cronaca d'Arte (27 mars): un intéressant article d'Alberto Sormani, Arte unova, et sous ce titre: Venezia nell'arte e nella litteratura francese, un important extrait d'un volume de G. Molmenti: Studi e Riccerche, lequel va paraître à Turin chez L. Roux; dans la Critica Sociale (1er avril): La carestia in Russia, sue vere cause e sua significato, par Federico Engels, et Il Quinto Stato, par I. Gherardini.
Livres nouveaux annoncés par les revues italiennes: Eva, poème d'Antonio Fogazzaro (Milan, Chiesa et Guindani); I Poeti bolognesi: Carducci, Panzacchi, Stecchetti, par Augusto Lenzoni (Bologne, Trêves); La Patologia del genio, in chiesta a proposito del caso di Guy de Maupassant, par A.-G. Bianchi (Milan, Kantorowicz).
M. E. Rolland recueille pour Mélusine (Mars-Avril) les noms du Diable dans les divers langues et dialects du monde; en voici quelques-uns: L'Autre (Rabelais); ─ Celui qui n'a pas de blanc dans l’œil (Noël du Fail); ─ Le traquenard de saint Michel (Leroux, Dict. Comique); ─ Le Boulanger (argot français); ─ Le Dache (argot de Paris); ─ Le Vilain, le Peut, le Malin, le Maufé, le Gros (Morvan); ─ Georget, le Maufait, le Mauvais, Lui, Il (centre de la France); ─ l'Ange cornu (Valenciennes); ─ la Grande Bête (Haut-Maine); ─ le Petit Capet (La Hague); ─ Griffon (Montbéliard); ─ Double (Guernesey); ─ Quel che da l'ambio a'i baleni, Celui qui fait trotter les éclairs (Italie); ─ Ruffian (argot anglais); ─ Monnanmounan (créole mauricien); ─ Ita radjana, les autres gens (sanscrit).
Le Bulletin de l'Afrique Française, sous la direction de M. Harry Alis, est en même temps le recueil officiel centralisant toutes les nouvelles de l'Afrique et un journal d'authentiques voyages dans le continent noir. Il est publié par un comité qui attend les souscriptions de tous ceux qui s'intéressent à l'inconnu.
M. Romain Coolus, dans la Revue blanche (Mars), fait dialectiquer à la manière de Platon quelques contemporains sous des noms empruntés aux Dialogues; il s'agit de la liberté de l'art: Socrate affirme les droit d'un Etat moralisateur; les disciples mettent l'artiste au-dessus de ces droits, et Socrate n'a pas cette fois le dernier mot. Straton, à la fin, allègue d'une façon bien délicate le poète de notre temps, qui, comme Leucippe, dut « monnayer son âme en des pédagogies puériles. » Lisons M. Mallarmé, le maître estimé et aimé entre tous.
Art et Critique vient de re-mourir; le mois de mars fut son dernier mois de vie. Bien que cette revue eût, en sa