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 Lorsque le soir descendit sur la mer, mon bateau franchit en glissant le portique, aux sons d'une musique telle qu'on n'en ouït pas sur la terre.
 Je passai quinze mois dans ce pays nouveau. Un jour, étendu sur le pont de mon yacht, fixement je regardais au large, mon âme en une joyeuse quiétude. Le ciel était rouge, rouge comme les roses et le vin, rouge comme l'amour et le sang, et l'océan était rouge comme le ciel. Et sur le ciel rouge se leva le soleil noir, noir ainsi que le charbon et la grande souffrance, et son ombre s'enfonça dans la rouge profondeur ainsi qu'une colonne colossale couleur de grenade noircissante. Très loin à l'horizon, une éclatante bordure d'or frangeait le rouge tapis : — c'étaient les îles que j'avais découvertes et dans lesquelles j'avais vécu, Adam d'un nouveau paradis, homme nouveau en un nouveau monde. Car là était droit tout ce qui est de travers dans l'ancien monde, et ce que mon ancien moi avait coutume de voir en zig-zag s'y arrondissait en cercle ; là les vertus anciennes allaient boîtant sur des béquilles comme des vieillards près de mourir, tandis que les anciens péchés florissaient ; et les fruits qui croissaient sur ces arbres étranges m'offraient une nourriture d'une rare saveur, quoiqu'ils fussent pareils à ceux auxquels notre mère Eve avait mordu, tandis que je trouvais dans le cœur des fruits de l'ancien monde, choisis entre les meilleurs de l'année, des vers.
 J'étais étendu sur le pont de mon yacht et je regardais à l'horizon la frange d'or, mon âme en une joyeuse quiétude. Et les belles pensées se détachant doucement du voile blanc, léger, des sensations, l'écartèrent et, se penchant sur mon âme, s'y reflétèrent. Et leurs visages étaient la paix, et leurs yeux souriaient, et leurs lèvres remuaient, et — j'entendis parler ma propre voix :
 — Heureux, heureux, heureux ! celui qui a trouvé une grande vérité et qui peut se reposer sur ses

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