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tardive? demanda-t-il. Tu sembles plein de pensées, et la peur regarde par tes yeux.
 — Je cherche la guérison pour les hommes. Cette race est sans volonté, sans actions, sans courage. Elle est insoucieuse, mais par indolence, sans peur, mais par fatalisme, forte, mais par résignation. Je cherche la racine magique qui pourrait rendre à l'homme la joie de vivre. Seule la joie de vivre fait le pied léger, le cœur joyeux et suscite, les grands rêves, les grandes actions. Je cherche la moelle de l'humanité, qu'elle a perdue !
 Le Dieu était calme, les yeux fixés sur l'infini qui se déroulait devant lui, mystérieux.
 Il semblait sourire, mais soudain je le vis froncer les sourcils : un bruit tumultueux, venant de loin, troubla la forêt, et l'obscurité se fit. Et la grande clameur approchait, et l'obscurité s'aggravait, et là où elle paraissait le plus épaisse s'agitaient des ombres aux yeux rouges, étincelants. ― Tout à coup les clameurs se firent aboiements, et je vis déboucher une meute de centaines de chiens qui s'élancèrent vers moi. Involontairement je me redressai et saisis le couteau à ma ceinture.
 Alors j'entendis près de moi un rire bon, paisible. Et les abois des chiens cessèrent, et l'obscurité se dissipa, et la forêt, autour de moi, s'étendait calme dans la nuit d'été éclairée par la pleine lune, et parmi les aulnes, dans la clairière, le Dieu du Temps reposait toujours, et il riait:
 — Lorsque l'heure sera venue, dit-il, et que l'humanité se mettra à chercher la racine magique, et à la demander comme toi, alors je précipiterai le Grand Danger. Et alors l'humanité, comme toi, saisira le couteau à sa ceinture et se redressera. Et alors elle sentira qu'elle a reconquis sa moelle perdue !

Ola Hansson.

(Traduction de Jean de Néthy.)


 (1) Ola Hansson, né le 12 novembre 1860 à Skane, est, avec Auguste Strindberg, le représentant le plus typique de la jeune Suède. - Les poèmes en prose dont nous donnons ici la traduction, d'après le texte suédois, font partie d'un volume non encore publié. Quelques-uns, connus et traduits en Allemagne, y paraissent une expression lytique des doctrines philosophiques anarchistes et du personnalisme autoritaire de Nietzsche.- J. de N.

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