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qu’on en apprend au collège, étonner vos amis par un Apollon râclant de la lyre, voici la recette :
 Sur le vu d’un vague dessin, un serrurier spécial vous fabrique une armature, monte la carcasse de votre dieu ; ceci fait, vous appelez un praticien qui établit le squelette avec des cotrets, des treillis en fil de fer ; si le dieu ou le héros est à cheval, on fourre un tonneau dans le futur ventre de la monture ; c’est économique et ça porte très bien la glaise.
 Votre squelette ayant pris une convenable forme, un autre praticien accumule sur les cotrets la glaise, façonne le modèle ; et si vous craignez de vous salir les doigts, vous vous bornez à donner au maître ouvrier, quelques petits conseils, qu’il reçoit avec un mépris déférent.
 Le modèle est moulé et le moule est envoyé au bronze, s’il s’agit d’orner de votre bonhomme la grand’place d’une sous-préfecture ; si vous visez le musée de Chicago, vous avez recours au metteur au point, à l’Italien anonyme qui « fait les points » sur le modèle, puis le reproduit en marbre.
 Ce marbre, l’artiste, parfois, fait semblant de le retoucher, — surtout s’il s’agit d’un buste, d’un portrait : devant la « Madame », il gratte de la poussière, mais peu, se méfiant de son incompétence, connaissant le prix du marbre et le prix des praticiens.
 Enfin, il signe — l’œuvre qu’il n’a pas faite.
 Un bon metteur au point se paie de dix à vingt francs par jour ; Léonard touche jusqu’à trente francs, et il faut le retenir des années d’avance. Avoir sa collaboration, c’est s’assurer la réputation d’un bon artiste, c’est pouvoir viser, sans ridicule, à la troisième médaille, c’est faire enrager les confrères trop pauvres pour payer leur gloire huit cents francs par mois.
 Léonard (que les sculpteurs amateurs et gens du monde connaissent bien) expose pour son propre compte, — mais on ne remarque ses œuvres que signées d’un nom célèbre.
 Michel-Ange, Coysevox, David d’Angers, Rude, Clésinger faisaient leurs marbres, taillaient dans la dure matière les formes ébauchées déjà de leurs propres mains ; quel sculpteur aujourd’hui en est capable ?
 Il y a beaucoup de sculpture aux Champs-Élysées ; il y en a peu au Champ-de-Mars, mais ce sont des œuvres de Rodin, Baffier, Dalou, Bartholomé, Charpentier.

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