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parce que Flaubert est mort. Vivant, il eût arrété les frais, le démarquage ; il eût reculé devant la caricature de son livre, le tapage ridicule et malsain, l'auréole de carton, le faux nez et les trompettes fausses d'un triomphe de mardi-gras.

IIl


 Les plus grands sont dupes de ce grossier mirage de la scène. Mais après avoir songé, de consécration tardive, de gloire enfin conquise et vengeresse; comment Flaubert n'eût-il pas compris que la gloire irait à un autre et qu'il dressait le piédestal où l'on érigerait en bronze la statue trente fois laurée de Son Altesse le Musicien. — Il faut la crier enfin, cette chose énorme. Les musiciens sont des spoliateurs de gloire. M. Reyer, si haut dans l'empyrée, d'une valeur musicale qu'aussi bien je n'ai pas envie de contester, n'est aujourd'hui pour moi que l'interprète, seulement l'interprète d'une oeuvre dont le public lui attribuera toute la paternité, — vous entendez, toute. Salammbô sera de M. Reyer comme Faust est de M. Gounod, Hamlet de M. Ambroise Thomas. Ces escamotages s'accomplissent sous nos yeux tous les jours ; le musicien prend l'œuvre qu'il lui plaît de prendre, se drape dans le manteau du prochain et s'en va radieux sous les acclamations; la plupart croient que ce qu'il signe est à lui ; même, nous vivons dans des temps si goujats que ceux qui savent ne sourcillent point, trouvent le fait naturel; et comment la foule aurait-elle des doutes : un si grand homme ! — Questionnez dans la rue, au hasard, tel inconnu que vous aviserez, — il n'est pas indispensable de choisir un idiot, —demandez-lui ce qu'est le Faust; il vous répondra : Monsieur, c'est un opéra de Gounod; je l'ai vu représenter sur notre première scène lyrique! - Chez lui, cette idée est enracinée solidement, et tellement que vous ne le détromperez point; vous ne lui ferez jamais entendre qu'un certain Gœthe, poète allemand, — allemand, quel malheur! — écrivit le Faust préalablement en langue allemande ; que ce qu'il prend pour l'œuvre n'en est que le reflet, l'ombre tronquée, dérisoire et falote, la traduction incomplète et maladroite, l'abjecte parodie. — Ainsi l'on découvrit tout à coup que le Barbier de Séville appartenait à Rossini, Roméo et Juliette, Mireille au

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