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écrivain public à ses moments perdus, sait bien mieux se plier au lyrisme des situations.

V


 Mais ces démêlés entre auteurs, et le choix de leurs serinettes, au demeurant importent trop peu pour qu'on s'y attarde. Je n'ai pas à faire le procès du genre opéra ; assommant s'il en fut, mesquin, borné, étroit, de vues courtes et immédiates, sans développement artistique vraisemblable et rabâchant perpétuellement son unique duo d'amoureux, il disparaîtrait dans la huitaine que je n'en verserais point de larmes. Il est au bout de « sa carrière », ainsi que chantent ses coryphées ; il ne sortira point du marécage où l'enlisa la sacro-sainte tradition. Que des musiciens sans idées, des librettistes qui n'en ont guère plus, s'accouplent dès lors dans l'ambition de perpétuer sa race, c'est fort indifférent ; nous subirons sans enthousiasme le ruissellement mélodieux qui nous menace dans l'avenir. Beaucoup d'eau passera sous les ponts avant qu'on ne relègue dans les greniers du théâtre l'antiquaille lyrique avec ses ténors dessus-de-pendule et ses bedonnantes prima-donna ; et prêcher les compositeurs actuels, leur montrer une forme meilleure et susceptible d'évoluer, de se rapprocher d'un idéal d'art, demanderait une abnégation dont je me sens incapable. ─ Ces notes n'ont été crayonnées en somme que par charité chrétienne, pour les avertir, leur crier casse-cou. S'ils ne veulent point se confiner dans la musique symphonique, où leurs aînés furent grands, qu'ils surveillent au moins leurs simili-poètes ; que diable ! il leur est facile de se rappeler réciproquement à la pudeur ; la stricte observation du septième commandement est évidemment gênante ; mais il est prouvé qu'on ne tire jamais une bonne pièce d'un livre ; leur intérêt n'est pas non plus de pousser les choses, car les industriels sont nombreux déjà, contre qui l'on réclame les mesures sanitaires ; et songez quel ennui, par ces temps de réglementation à outrance, de criailleries autour de la propriété intellectuelle ; un législateur fraîchement sorti de l’œuf pourrait avoir la méchante pensée de se rendre utile, de faire voter quelque formule vexatoire, pour les besoins de la cause ; — avec les musiciens, que de gens devraient porter la pancarte infamante, dans la chère utopie d'une idéale justice : — la loi punit les contrefacteurs.

Charles Merki.


  (1) Article de M. Bauer, Echo de Paris, 16 mai.
  (2) Voyez ce que dit à ce sujet M. Saint-Saëns (Harmonie et Mélodie). Il est juste de nommer Mme Holmes parmi les rares qui essayèrent d'écrire sur de personnelles données ; on parle aussi fort élogieusement de M. Gustave Charpentier.
  (3) L'ignorance que je reproche aux musiciens peut sembler une accusation excessive : je citerai ce fait, montrant bien leur inintelligence, qu'ils n'ont pas encore appliqué dans la prosodie musicale la loi si simple de l'accent tonique, ─ indiquée dans toute grammaire un peu complète — et autrement appréciable dans le vers chanté que dans le vers déclamé. Chez eux, l'accent tonique (temps fort) tombe immanquablement, à la fin du vers ou même au milieu, sur la dernière syllabe des mots à terminaison féminine ; ils disent : la patri-eu, m'appel-leu, m'implo-reu ; exemple encore, le début de ce morceau que se disputèrent les orgues ambulants : Ne parleu pas Roseu je t'en suppli-eu. ─ Pardonnable à des méridionaux, cette articulation inepte, facile à observer dans n'importe quel opéra, suffit à faire prendre en haine toutes les roucoulades devant quoi se pâment les auditoires mondains. Dans les concerts, j'ai même entendu de très jolies dames décolletées bêler au féminin des phrases essentiellement masculines : amoû-reu, pû-reu, etc. Mais on pourrait s'en prendre à l'interprétation.

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