Page:Mercure de France tome 005 1892 page 253.jpg
d'une nouvelle formule dramatique, ne serait-il pas plus sensé, plus opportun de rechercher si en débarrassant l'ancienne formule de toutes les inutiles conventions dont elle est encombrée il ne serait pas possible d'en extraire de nouveaux sucs vitaux pour l'art théâtral? A ce point de vue, retourner en arrière, refaire au théâtre une tentative pareille à celle des préraphaélites en peinture, pourra seulement, et si l'on veut, divertir un instant et intéresser un peu ― parce que l'habileté de l'artiste est grande et que le goût du spectateur est fatigué. »
Ces remarques sont sévères, mais elles sont courtoises ― on comprendra que je ne les discute pas. Je
ne tenais, d'ailleurs, qu'à vous indiquer comment le Paul Bourget d'Italie appréciait la fantaisie bizarre de Mme Rachilde, la poésie d'art de M. Pierre Quillard, l'étrangeté névrosée de M. Maurice Maeterlinck ou l'esthétique subtile de M. Charles Morice.
Il y avait aussi une politesse à faire ― elle est faite.
Ernest Tissot
(1) Libre e Teatro, Luigi Capuana, 1 vol. (Niccolo Gianotta, editore, Catane, 1892.)
Je n'ai presque rien à dire au sujet de cette brochure qui m'a valu quelques sarcasmes dont vous disposez. Je regrette que vous ne m'en ayez pas dédié de plus décisifs. Un peu de dureté ne m'aurait pas déplu, tant j'apprécie l'énergie du geste. Le geste c'est le style. Le vôtre, m'a-t-il semblé, est celui, d'un écrivain de mauvaise humeur: cette mauvaise humeur particulière aux gens d'éducation et qui se reconnaît aux calembours sans gaité.
Les silencieux sont des juges. Parmi ceux que vous avez excommuniés, certains se sont tus : Charles Morice, par exemple, votre aîné en tout. Moi, je ne me décerne pas le droit de vous juger, je préfère vous répondre ainsi que le fit Jean Carrère, qui vous