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fils, se résigne enfin au mariage de Thermette avec
Marc; mais il quittera la maison. Bonheur, prospérité, naissance d'un enfant; - et cet enfant, Muselle voudra le voir, l'aimera, et se réconciliera par lui avec le jeune ménage: le vieux temps est mort.
Histoire touchante, pas vrai ? Le mendiant, les sorts, les herbes de la Saint-Jean, la maladie des bêtes, l'avarice rurale, les amours contrariées, la thèse sur le progrès, le coup de couteau, le poupon conciliateur (etc.,etc.,etc.), ce sont là de ces choses que le public accueille avec la joie de retrouver de vieilles connaissances. Une lacune, pourtant, car, enfin, si la vertu est récompensée, le crime n'est pas suffisamment puni. Pour une fois - que M.Francisque Sarcey m'en absolve - j'indiquerai la scène à faire. Au lieu de se suicider après avoir occis Toine, le mendiant, disparu du pays, serait ramené par le remords au troisième acte, dénoncerait la gueuse qui le payait pour perpétrer ses crimes, et on les arrêterait tous les deux. On remarquera que, du même coup, par ma combinaison : 1° on punirait intégralement le crime ; 2° on ajouterait deux éléments d'émotion dont tout le monde déplore l'absence, le remords et le gendarme; 3° on corserait le troisième acte, en vérité trop simplet. M. Anthelm pourrait alors compter sur un gros succès à l'Ambigu, et le répertoire garderait sa pièce au même titre que Bruno le Fileur ou Marie-Jeanne la femme du peuple.
Il y a tout de même longtemps que l'âme de Madame Sand ne fut à pareille fête: on se serait cru aux beaux jours des Petite Fadette et des François le Champi - à cette différence près que les paysans de George Sand étaient des poètes, tandis que ceux de M. Anthelm ont de l'esprit comme un journaliste et parlent comme des maîtres d'école.
M. Antoine a haussé le vieux Muselle jusqu'au « caractère », et je ne sais trop si un autre eût été écouté durant l'extraordinaire troisième acte. M. Janvier (Balthazar Quinçon) est toujours tout à fait bien. Interprétation parfaite d'ailleurs avec MMmes Luce, Colas, Barny, Méréane, Garniery; MM. Damoye, Arquillière, Pons-Arles, Gémier et Verse.
Louer la mise en scène du Théâtre Libre est devenu un cliché. Je noterai cependant pour son étonnante précision celle du deuxième acte : la grange.
Alfred Vallette