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 On y trouve une des plus anciennes versions de A la claire Fontaine et tout plein de joliettes choses:
  Dedans une plaine,
  Pensant à l'amour :
  J'rencontray Climein',
  Me mis à ses genoux...
 Le livret de M. Jacques Madeleine est un assez agréable assemblage dé versiculets érotiques et évocateurs de retroussis, de blancheurs et de roseurs... le tout teinté d'un sentimentalisme qui n'est ni naïf, ni pervers. Petits airs tendres, tendres, tendres....

R. G.

 L'Angoisse, par Eugène Bosdeveix (Paul. Ollendorff). - L'épigraphe de ce livre singulier, qui tient du roman et de la dissertation philosophique, est suffisamment significative et résume bien l'enseignement qu'il en faudrait tirer : « Quel mal est comparable à la pensée ? » La thèse est celle-ci : quand un homme s'abandonne à une perpétuelle observation de soi-même, ce qui fut le monde, les êtres, sa propre personnalité, tout s'évanouit en présence de l'Analyse maudite ; la vie n'est plus pour lui qu'une hallucination continue, la folie consciente d'un damné qui touche à l'infini dans un gouffre amorphe de ténèbres, sans que rien, heurt douloureux, lueur apparue, donne un rythme quelconque et un intérêt au mouvement uniforme de cette chute. L'effort n'est point banal et honore grandement qui essaya d'intéresser à un tel drame, si peu semblable aux habituelles histoires d'amour, d'ambition, voire de simple bavardage mondain où s'égaient la plupart des écrivains français, en ce temps. Mais l'oeuvre n'est pas égale toujours à l'idée qu'on s'en pourrait faire et provoque dans son ensemble une critique fort grave. Ce ne sont pas les actes mêmes des personnages, mais leurs discours assez monotones, des paroles empruntées aux manuels de psychologie, qui marquent les différentes stations du récit : à quoi bon alors la forme du roman, sinon pour animer ce qui, dans les livres spéciaux, est, précisément par l'analyse, mort, fragmentaire et assez vain. Un épisode seul satisfait à toutes les exigences esthétiques. Le pitoyable héros de cette tragédie intellectuelle, Christian, s'est repris à vivre de la vie normale, instinctive par de hautains raisonnements métaphysiques. Ellen d'Hinisdor lui a persuadé, pour quelques jours, que la volonté était supérieure à l'intelligence et constituait la vraie vie. Non sans se reprocher une sorte d'attentat à l'esprit pur, l'analyste se laisse lier peu à peu aux chaînes heureuses du sentiment et de la sensualité ; et les deux amants revivent les âges jeunes et beaux « où le péché n'existait pas ». Mais un jour, en pleine extase, sans raison, Christian, séparé de sa maîtresse qui cueille des fleurs, oublie la femme qu elle est devenue et « recherche le mystère et le prestige de ses yeux de jadis », alors qu'elle était seulement l'éloquente prêtresse, à peine vivante. Dès lors l'analyse le ressaisit tout-entier et la chute est irrémédiable. C'est une scène très

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