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remplirent ses deux quatuors, si élégants, si légers, si tendres.
Enfin, pour clore cette belle série, le quatuor Ysaye nous fit entendre deux chefs-d'œuvre du plus admirable des maîtres français, le quatuor et le quintette de César Franck.
En somme, ces quatre séances furent une joie; et, alors que les critiques, en leur outrecuidance, proclament M. Reyer chef de l'École musicale française et que la foule applaudit sa lamentable Salammbô, nous avons pu, une fois de plus, y constater qu'il y a chez nous de vrais musiciens et de purs artistes.
A.-F. H.
Stendhal. - Pourquoi M. Stryenski, éditeur d'un roman posthume de Stendhal, l'a-t-il publié sous le titre de Lamiel, alors que Stendhal lui-même l'avait annoncé sous le titre de Amiel? On lit, en effet, au verso du faux titre de La Chartreuse de Parme, par l'auteur de Rouge et Noir, 2e édition, Paris, Ambroise Dupont, 1839, à la suite de la liste des œuvres parues de l'auteur: Sous presse, Amiel, 2 vol. in.-8°.
R. G.
Barbey d'Aurevilly n'a-t-il pas collaboré, vers 1830, à une revue qui paraissait à Caen, le Momus Normand? On désirerait quelques détails à ce sujet.
Lucien D.
Marée. - Voici quelques notes complémentaires à mes premiers renseignements. En 1819, il se vendit à Paris pour plus de trois millions de marée; les poissons les plus communs étaient le hareng, la raie, la plie, la morue, le maquereau, la vive, le merlan, etc., et d'autres, maintenant inconnus tes que le gournal, - et des oiseaux de mer, non moins inconnus à cette heure, tels que les alètes, chère réputée maigre. Un des plus anciens et importants documents touchant la vente du poisson frais à Paris semble être une ordonnance du roi Jean, rendue en 1352, qui instituait une commission de quatre conseillers au Parlement et d'un juge au Châtelet pour surveiller et protéger le commerce du poisson de mer. Une autre ordonnance de Charles V constate encore, en 1569, l'existence d'une corporation de marayeurs (gens qui amenaient en grand'hâte et nuitamment le poisson de la côte à Paris), à laquelle il accorde certains privilèges et garanties, car « ils estoient tellement grevez et endommagez, qu'ils délaissent quasi comme du tout à envitailler la ville de Paris ». Les ennuis des marayeurs venaient du péage qu'on exigeait d'eux, en vertu de droits féodaux ou royaux, sur différents points