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EN ORIENT
Les façades des pylônes égyptiens, les péristyles des temples grecs, les colonnades de Rome impériale, et les Cortèges, et les Théories, et les Triomphes qui s'y déroulèrent, avaient tour à tour surgi dans la grande lumière orientale. Les pompes de la religion chrétienne se dorèrent, à Byzance, du même rayon ; et c'est pour cela que l'on y voit si peu profonde cette pénombre où s'enfonçait, en Occident, par-delà ces clartés éternelles, le monacal Moyen-Age.
Les peuples chrétiens d'Orient ne fréquentaient point les églises dans un distinct et unique but de prière. Leur dévotion était plutôt une manière d'être foncière, végétale, inconsciente, comme celle des multitudes théocratiques du monde païen. Étalée du portique du Narthex à l'escalier de la Porte-Sainte, sur les dalles, parmi cette buée voluptueuse, affadissante, qui, des temples de l'antiquité, était passée dans les basiliques byzantines (déjà, et bien auparavant, l'empereur Licinius, au cours de ses persécutions, avait fait fermer les églises, sous prétexte que l'on y respirait un air trop étouffé), la plèbe était là chez soi ; elle s'y laissait couler à ses habitudes les plus obscurément invétérées. Les Icônes étaient ses dieux lares ; leur protection semblait descendre, en rayons vermeils,