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du haut des dômes, sur ses haillons. Clapie et sombre partout ailleurs, la populace se dilatait là, et, au reflet des auréoles, mieux qu'au soleil des carrefours, elle prenait des entournures d'or. Là, le mendiant chrétien, — comme autrefois le mendiant païen, sous les portiques où passait César, — vivait jovial, familier avec l'opulence de Dieu, sorte de Benoît Labre scrutant sa vermine à la lueur des nimbes. La gloire de l'Empire et la splendeur du Paradis se confondaient, à ses yeux émerveillés, en un même champ d'or, où, semblables à des Christs, s'érigeaient des Basileus. Et il restait accroupi au bord de cette flamboyante Légende dorée, confiant, comme sur les marches ensoleillées d'un Palais hospitalier.
Mais voici que des soldats investissent les basiliques, traînant dans le silence des nefs lumineuses le fracas des rues et la poussière de l’Hippodrome. Des tourbillons s'élèvent, et la grande lueur d'or des mosaïques, épanouie en aurore, se brouille comme le crépuscule d'un soir orageux. De toutes parts des clartés tombent. « Au nom du Très-Saint Empereur, soient détruites les Images ! » Et l'éclair bleu des haches fulgure par-dessus les auréoles. Là-bas, pourtant, parmi la poussière vermeille des images croulantes, une haute stature rouge demeure ferme ; et la multitude, éperdue, supplie vers le grand Christ en croix, tout debout, au fond du chœur, dans la pourpre de sa fière dalmatique — « Jésus ! vas-tu laisser s'accomplir ce sacrilège ? » Mais le Christ même est renversé, et, piétinant l'auguste simulacre mutilé, un soldat, comme autrefois le centurion du Golgotha, brandit haut sa lance.
Trident fragile sur la fureur de la foule.
Les Images étaient aux Basiliques ce que le Bœuf Apis était aux temples de l'Égypte, Minerve au Parthénon, Jupiter au Capitole. Le cri qui se fût élevé, à une profanation analogue, dans les sanctuaires de ces religions, n'eût pas été plus terrible. Qu'allaient devenir les pauvres gens,