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style de cet ouvrage est bien byzantin. Le Christ, dont le buste orne la Croix, qui est gemmée, bénit de la main droite, et, de la gauche, il tient une croix. Or les médailles du Bas-Empire, et, particulièrement, celles de Crispus, fils de Constantin, sont frappées d'un buste de Christ tout semblable (III), etc.
Nulle trace de douleur. Jusqu'au VIIIe siècle, l'idée du triomphe prévaut dans l'interprétation de la scène du Crucifiement, idée païenne quant à ses résultats plastiques.
L'ombre des Catacombes, cependant, recélait toujours la frugale semence des symboles tumultueusement développés, là-haut, sous le ciel sonore des cités : le Cheval en course, le Paon, la Colombe, le Pélican, le Calice, Orphée (IV). Toutes ces formes vagues nageaient dans l'abondance des ténèbres, initiales et indécises épreuves d'apparitions qui ne se révélaient aux hommes que par un lent dévoilement. Les lampes, allumées depuis l'antique jour natal des martyrs, brûlaient encore, auprès de leurs tombeaux, de loin en loin espacées par des règnes d'ombre, lueurs muettes, fluides, éternelles, comme l'écoulement d'un sablier dans les limbes des temps infinis.