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font du home d'un amateur « un glorieux Temple de l'Art », Georges Lecomte, préoccupé par les tendances nouvelles de la dernière heure, conclut ainsi :
« Une mystérieuse peinture de rêve succédera momentanément à ces splendides évocations de nature dont la plupart dépassent déjà, par leurs synthèses savantes, l'immédiate et fausse réalité. Telle Aurore de M. Pissarro, telle Marine de M. Claude Monet nous semblent, en effet, aussi suggestives que représentatives. De leurs chaudes harmonies se dégage la Pensée ; le rêve s'en essore. Le grand mystère de la Nature est par elles rendu... »
Ce seul fragment nous renseigne sur le style de Georges Lecomte, qui ressemble à la manière même des Peintres qu'il préconise, comme elle plus pittoresque que philosophique, avant tout descriptif, et cependant inspirateur de réflexions originales. Ce style a la force, une force claire et sonore, savante et jeune, où chante la beauté des verbes qui détaillent et qui résument, ce style d'artiste littéraire rend aussi bien la robustesse rurale d'un Camille Pissarro que la subtilité féminine d'un Renoir. Il y a là des pages qui évoquent des toiles. Peut-être pourrait-on souhaiter, sous cette éloquence généralisatrice, un peu plus de précision technique et critique dans le détail. Mais, tel qu'il est, cet éloquent et somptueux livre vient à point, l'année même où M. Durand-Ruel révèle au public les initiateurs Renoir et Camille Pissarro…
Henry Gauthier-Villars.
Ce n'est pas un recueil sans intérêt, ce volume récemment paru où sont donnés différents rapports des censeurs dramatiques sous le second Empire (1). On peut même négliger l'inénarrable sottise de la Censure elle-même, bien qu'elle ait une certaine saveur de