Page:Mercure de France tome 005 1892 page 372.jpg
Le Portrait de la Marquise, de M. Camille Roy. — Chat-Huant (Bordeaux-1O juillet) : un dessin de M. Henri Gouné illustrant une poésie signée J. L., La Trompette. ― Nouvel Echo, des poésies de M. Claude Couturier. — L'Art social, un excellent article de P. N. Roinard : De la sincérité en Art. — La Syrinx (juin) : traduction d'une poésie de M. Eugenio de Castro, des poésies de MM. Paul Souchon, Henri Michel, Joachim Gasquet, Léon Leclère, René Seyssaud, Marius André, et de M. Camille Rousset une page de prose un peu mièvre : La Reine au Bois rêvant.
A.V.
Trocadéro. — Le musée de sculpture comparée s'est enrichi, en ces derniers mois, de plusieurs moulages : le portail de l'église d'Aulnay, extraordinaire avec ses théories de monstres et de saints (XIIe siècle) ; le portail de Carennac et le portail de Charlieu, l'un très simple et très pur, le second, une merveilleuse dentelle (art roman) ; les portes de la cathédrale d'Aix (fin de l'ogival) ; une clôture de chapelle de la cathédrale d'Évreux (Renaissance ou presque) ; la clôture du choeur de Rodez (Renaissance); la cheminée de l'hôtel de ville d'Orléans ; enfin la cheminée du palais de justice de Bruges, antérieurement au Louvre.
R. G.
« Cher Monsieur,
« Après avoir remercié le Mercure de la petite note parue dans le dernier numéro, sur ma conférence, — souffrez-que je m'explique au sujet de cette ligne : « Parler de Puvis de Chavannes, c'est bien ! mais de Monsieur Rochegrosse ? » Ce reproche m'a été fait assez généralement. Je suis lapidé de « Rochegrosse ». Cette grosse roche m'écrase....
« Mon intention ― j'ai dû n'être pas clair ? — était d'opposer au vigoureux et expressif romantisme de Henri de Groux celui de la foule des peintres qui exposent aux Champs-Élysées et au Champs-de-Mars. Et parmi ceux-ci, j'ai choisi M. Rochegrosse parce que la « grande » presse l'a toujours très complaisamment loué.
« Ses œuvres montrent qu'il a compris les « contrastes harmoniques » de Delacroix, — et n'a pas la science utile pour les appliquer. Ils existent Chez M. Rochegrosse, mais au lieu de se « rencontrer » franchement (comme dans L'Entrée des Croisés à Constantinople), ils sont neutralisés par un empâtement de tons intermédiaires traités en gammes ; les éléments