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voix fortes, des voix mugissantes, et c'est ici que nous devons rouler. Qui veut nous écouter?
 Peer Gynt (marchant comme un homme ivre). — Cessez vos tourbillons, pauvres âmes innocentes. Fuyez bien loin, où je vous écraserai sous mes talons. (Il se remet à courir.)
 Des feuilles séchées le suivent, poussées par le vent. — Nous sommes la parole, tu aurais dû l'annoncer sans trêve, sans repos. Mais nous devons pourrir. Et nous n'aurons été sur aucune couronne ! Dans les printemps en fleurs, nous n'aurons pas même protégé des fruits. Les vers vont nous manger !...
 Peer Gynt. — Mais, plus tard, vous rajeunirez aussi. Contentez-vous, pour l'heure, de servir d'engrais.
 Des voix dans la tempête. — Nous sommes les chansons que tu aurais dû chanter. Tu nous refoulas — et pourtant nous devions être chantées. Dans les mystères de ton cœur, silencieuses nous attendions. Mais ce te fut indifférent de nous voir dormir et honteusement dégénérer.
 Peer Gynt. — L'air est empoisonné : par mes parrains, je vous demande si j'ai eu le loisir de roucouler des vers. (Il court plus vite.)
 Des gouttes de rosée tombant comme des larmes des rameaux dénudés. — Nous sommes les larmes que tu devais pleurer. Haïr ou bénir, nous ne savons faire que cela. Maintenant le péché te brûle comme un collier de feu. Mais tu ne reviendras plus blanc d'innocence, toi qui manquas de patience.
 Peer Gynt. — Et en quoi aideraient la patience, la persévérance, quand on a toujours quelque chose sur le dos ?
 Les herbes foulées sous ses pieds. — Nous sommes les œuvres que tu devais accomplir. Nous sommes les forces que tu ne voulus pas aimer, et, au dernier jour, avec des plaintes elles reviennent ces forces qui n'ont pas été employées. Alors c'est le temps des larmes.
 Peer Gynt. — Ah ! on peut bien les éviter ! A

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