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CONTES D'AU-DELA
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VAINEMENT
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 Ce fut vers le soir que je fis cette rencontre, maintenant inoubliable, et que conserve précise, à l'égal presque d'une obsession, la vue quotidienne du paysage témoin, de l'endroit où se passa ce que je tiendrais à l'heure présente pour rêve, ou plutôt pour cauchemar, si cette vision journalière des lieux qui demeurent exactement semblables, eux, et vers lesquels une force stupide me pousse à revenir chaque jour, ne me rappelait que ce fut réel.
 Le pays est très inconnu et fruste ; peut-être est-ce à cause de cela que je l'aime, mais aussi la mer exerce sur moi des séductions d'amante. Loin d'elle j'éprouve une pénible sensation de vide ; il me manque son bruit, ample et attirant, majestueux et tendre, cette berceuse que les flots redisent aux plages sableuses, au détour desquelles se dresse le profil bistre des falaises. Car ce n'est pas l'onde calme et sans flux que je désire, le lac bleu qui baigne les côtes des pays de soleil et les archipels d'or ; je veux l'immensité mouvante, s'avançant avec des menaces glauques, des ondulations perfides, enlaçant les écueils de ses puissantes étreintes pour fuir ensuite, lentement, abandonnant une dentelle d'écume, un tapis d'algues brunes, se retirant au large, non sans brusques retours et longs baisers.
 Que d'heures furent ainsi passées en rêveries horizontales sur le dos rugueux des roches, caressées de la brise tout imprégnée d'une poussière humide, qui sur les lèvres laisse sa trace saline, amère et pourtant douce ! L'ambiance s'embaumait du parfum des genêts, des bruyères, et nul importun ne venait troubler ma solitude heureuse. Mieux que les cigales, mieux que les oiseaux des plaines, la chanson des coquillages oubliés et bruissants accompagnait les songes délicieusement vagues, éclos au souffle des hasards ; tandis que se jouaient les lames onduleuses semées de lueurs vermeilles.
 Ce jour-là — grande marée d'équinoxe — l'océan

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