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L.-P. de Brinn'Garbast, Louis Dumur, Remi Pamart, Gaston Lesaulx, Maurice Le Blond, Auguste Vermeylen, l'abbé Lefoulon, P.-M. Armaing, Eugène Rouart, Henry Gauthier-Villars, Ch. Andry, Jules Destrée, J. Tible Machado, Louis Denise, Ernest Tissot, Edouard Aude, A. Valdivia, Léon Parson, J. Roumanille, Paul Debrou, Maurice Lacroix, Docteur de Vésian, Paul Dupray, Victor Barrucand, Charles Sluyts, M. Ballin et Jan Verkade.

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 Léon Cladel. ― Léon Cladel est mort le 21 juillet dans sa petite maison de Sèvres. Il était né le 22 mars 1834, à Montauban. Il fut un écrivain trop artiste pour pénétrer dans les masses, mais aucun des lecteurs de notre Recueil n'ignore son œuvre, et point n'est besoin de l'énumérer ici. Nous ne saurions mieux rendre hommage au talent de Léon Cladel qu'en reproduisant les lignes suivantes, extraites du discours que M. Emile Zola, au nom de la Société des Gens de Lettres, prononça au Père-Lachaise :
 «..... Pendant les trente années de son dur et glorieux labeur, il est resté fidèle à la terre d'où il était sorti, il a aimé les humbles et les souffrants qu'il avait coudoyés dans sa jeunesse. Ses héros préférés, ce sont les va-nu-pieds des champs et des villes, tous ceux que la vie sociale écrase ; ce sont aussi les simples, les grands et les tendres, dont chaque heure, dans la bataille de l'existence, est un héroïsme. Il les prenait parmi le peuple. Il leur soufflait l'âme naïve et forte des foules, il les faisait à son image ; car, même sous l'usure de notre terrible Paris, il avait gardé la simplicité et une tranquille grandeur. Il s'était mis véritablement à part dans notre monde littéraire....  .     .     .     .     .     .     .     .     .     .     .     .     .     .     .     .     .     .     .     .
 « ... Cladel n'a voulu être et n'a été qu'un écrivain. Seulement, être un écrivain, pour lui, exigeait une somme d'efforts surhumains, demandait une vie de conscience et de travail acharné, car il s'était fait du style une idée de haute perfection, hérissée de telles difficultés à vaincre qu'il agonisait à la peine. On raconte qu'il a recommencé, qu'il a récrit des manuscrits jusqu'à trois fois. La poursuite du mot juste le jetait dans des angoisses infinies. Tout devenait un sujet de scrupules, la ponctuation, le rythme des phrases et des alinéas. J'ai connu chez Flaubert ce tourment de la belle prose sonore, parfaite et définitive. Il n'en est pas de plus torturant ni de plus délicieux. Et cela devient d'un grand et superbe exemple, en nos temps de prose bâclée, de journalisme hâtif, d'articles fabriqués a la grosse sur des coins de table.
 « Le pis est qu'un si noble labeur n'est presque jamais récompensé du vivant de l'écrivain. Ces œuvres si soignées, si voulues, ne se laissent point aisément pénétrer par la foule. Leur beauté a besoin d'une sorte d'initiation, elles demeurent le culte d'une élite. C'est ce qui fait que Cladel n'a point rencontré les succès retentissants, les acclamations de ce Paris si prompt à s'engouer parfois. Je ne crois pas qu'il en ait souffert, car il avait le cœur solide et haut...

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