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<br />{{gap}}Hamlet dit, dans le monologue du III° acte: « Mourir,— Dormir ; — Dormir ! rêver peut-être? « — Oui, là est le nœud ; — Car dans le sommeil de « la mort quels rêves peuvent venir ? .. » Peu après, le prince de Danemark ajoute : «... Et cela nous fait « supporter les maux que nous avons, — (plutôt) Que « fuir vers d'autres que nous ne connaissons pas... » On peut avancer que toute la philosophie des personnages de Beddoes est le développement de ces passages du fameux monologue. Beddoes supprime le douteux « peut-être » et, poète visionnaire, affirme : « Mourir: Rêver ! » C'est pourquoi l'on verra, dans la ''Tragédie des Fiancées'', Hesperus tuer l'aimée dont il se croit trahi, avec l'espoir de la retrouver purifiée par la Mort, — c'est pourquoi, mourant (il s'empoisonne en marchant au supplice), Hesperus s'écriera: « Je ne suis pas mort maintenant ! » Pour lui la mort n'est pas le ''terme''. Elle n'est qu'un incident dans l'éternité de l'homme. Et parce que cet « incident » est commun aux humains, il ne s'en préoccupe pas. Il lui importe peu comment meurent ses héros, — mais leur survie est pour lui le grand problème. Hesperus se demande: « ''Beyond existence, to the'' {{sc|past}} ''or'' {{sc|future}} ?...» Tout ce qui l'intrigue est : ''l'au-delà'' est-il la vie qui remonte<noinclude>
 
<br />{{gap}}Hamlet dit, dans le monologue du III° acte: « Mourir,— Dormir ; — Dormir ! rêver peut-être? « — Oui, là est le nœud ; — Car dans le sommeil de « la mort quels rêves peuvent venir ? .. » Peu après, le prince de Danemark ajoute : «... Et cela nous fait « supporter les maux que nous avons, — (plutôt) Que « fuir vers d'autres que nous ne connaissons pas... » On peut avancer que toute la philosophie des personnages de Beddoes est le développement de ces passages du fameux monologue. Beddoes supprime le douteux « peut-être » et, poète visionnaire, affirme : « Mourir: Rêver ! » C'est pourquoi l'on verra, dans la ''Tragédie des Fiancées'', Hesperus tuer l'aimée dont il se croit trahi, avec l'espoir de la retrouver purifiée par la Mort, — c'est pourquoi, mourant (il s'empoisonne en marchant au supplice), Hesperus s'écriera: « Je ne suis pas mort maintenant ! » Pour lui la mort n'est pas le ''terme''. Elle n'est qu'un incident dans l'éternité de l'homme. Et parce que cet « incident » est commun aux humains, il ne s'en préoccupe pas. Il lui importe peu comment meurent ses héros, — mais leur survie est pour lui le grand problème. Hesperus se demande: « ''Beyond existence, to the'' {{sc|past}} ''or'' {{sc|future}} ?...» Tout ce qui l'intrigue est : ''l'au-delà'' est-il la vie qui remonte<noinclude>
 
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Version du 9 décembre 2014 à 12:01


 Lors, sont venus les spectres précoces de deux « bébés ». Ils ont joué dans les ruines de mon corps abandonné, — et s'en sont allés !

 Et des serpents, un par un, ont avalé mes membres....

 Enfin, je me suis assis : un seul serpent à l'œil bleu, — enroulé autour de mes côtes, mangeait le dernier reste de mon cœur.

 Et il me sifflait!...

 O ! sommeil ennemi ! noirceur de la nuit ! Combien tes rêves ont effroyables et tristes !... (5)


 Les lignes suivantes éclaireront suffisamment le lecteur, croyons-nous, sur la nature des notes qui forment l'embryon du « Dernier Homme ». Elles sont intitulées : Subterranean City :

Ville Souterraine.

 Se peut-il, alors, que la terre ait aimé quelque ville, enfant d'une certaine planète, et si longuement, et si fidèlement, que nous puissions en trouver l'image dans la terre contre son cœur, comme une pensée abandonnée, mélancolique, — et encore lisible ?...


 Hamlet dit, dans le monologue du III° acte: « Mourir,— Dormir ; — Dormir ! rêver peut-être? « — Oui, là est le nœud ; — Car dans le sommeil de « la mort quels rêves peuvent venir ? .. » Peu après, le prince de Danemark ajoute : «... Et cela nous fait « supporter les maux que nous avons, — (plutôt) Que « fuir vers d'autres que nous ne connaissons pas... » On peut avancer que toute la philosophie des personnages de Beddoes est le développement de ces passages du fameux monologue. Beddoes supprime le douteux « peut-être » et, poète visionnaire, affirme : « Mourir: Rêver ! » C'est pourquoi l'on verra, dans la Tragédie des Fiancées, Hesperus tuer l'aimée dont il se croit trahi, avec l'espoir de la retrouver purifiée par la Mort, — c'est pourquoi, mourant (il s'empoisonne en marchant au supplice), Hesperus s'écriera: « Je ne suis pas mort maintenant ! » Pour lui la mort n'est pas le terme. Elle n'est qu'un incident dans l'éternité de l'homme. Et parce que cet « incident » est commun aux humains, il ne s'en préoccupe pas. Il lui importe peu comment meurent ses héros, — mais leur survie est pour lui le grand problème. Hesperus se demande: « Beyond existence, to the past or future ?...» Tout ce qui l'intrigue est : l'au-delà est-il la vie qui remonte

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