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− | C'est mon Ame qui heurte à la porte | + | <br />C'est mon Ame qui heurte à la porte |
− | Du Soir, et qui t'implore, t'implore tout bas. | + | <br />Du Soir, et qui t'implore, t'implore tout bas. |
<br />— Car l'hier est trop doux en la Trêve; | <br />— Car l'hier est trop doux en la Trêve; | ||
<br />Car la Triste est malade de rêve. | <br />Car la Triste est malade de rêve. |
Version du 20 novembre 2014 à 11:58
Mein bester Trost mùsznùn zù Ende sein.
A. von Johannsdrof.
Pauvre Dame d'amour aïK pâles doigts,.
Trame une sïmarre magique à mes pensées,
Pauvre Dame d'amoor aux frêles nrains bercées
Par l'étrange rouet des- Autrefois.
— Les hiers sont trop doux par la légende;
II pleut des remords et des étoiles sur ce soir.
— Et voici qu'est venue sans qu'on l'entende
La morte fantômale au manoir,
La morte aux gestes troublants de légende:
Pauvre Dame d'amour aux pâles doigts,
Elle t'a regardé si pensive, la trépassée,
Pauvre Dame *'arnour aux frêles mains bercées
Par l'étrange rouet des Autrefois,
Connais-tu pas la trépassée?
C'est mon Ame qui s'en revient de là-bas,
Par la route lunaire des mortes,
C'est mon Ame qui heurte à la porte
Du Soir, et qui t'implore, t'implore tout bas.
— Car l'hier est trop doux en la Trêve;
Car la Triste est malade de rêve.
— Pauvre Dame d'amour aux frèl'es mains bercées
Par l'étrange rouet des Autrefois,
Tisse un Linceul fleurdelisé de tes pâles doigts,
Un linceul magique à La pauvre Ame trépassée,
Pauvre Daine d'amour aux pâles doigts.
TRISTAN KLINGSOR.