Warning: Parameter 3 to pr_pageQuality() expected to be a reference, value given in /home/formationn/www/mercurewiki/includes/parser/Parser.php on line 3470

Notice: Undefined index: header in /home/formationn/www/mercurewiki/extensions/ProofreadPage/ProofreadPage.php on line 222

Notice: Undefined index: footer in /home/formationn/www/mercurewiki/extensions/ProofreadPage/ProofreadPage.php on line 223

Notice: Undefined variable: wgProofreadPageAllowIPs in /home/formationn/www/mercurewiki/extensions/ProofreadPage/ProofreadPage.php on line 429

Notice: Undefined variable: wgProofreadPageAllowQ4 in /home/formationn/www/mercurewiki/extensions/ProofreadPage/ProofreadPage.php on line 431
Page:Mercure de France tome 006 1892 page 159.jpg - MercureWiki

Page:Mercure de France tome 006 1892 page 159.jpg

De MercureWiki.


les syllabes : son, san, sin, les mots comme : dessein, insensé, grandissant, incandescent, etc... seront indiqués et tiendront ici la fonction des cuivres dans un orchestre ordinaire. Si ces deux thèmes entrent en lutte, leur rappel par des « leitmotiv » augmentera l'unité de l'œuvre, mais le poète devra veiller à ne pas restreindre sa spontanéité par une application trop systématique de cette théorie. Dans ce même but: rejeter des règles trop étroites, l'artiste devra substituer à l'alexandrin classique, raide et monotone, une prose poétique souple, colorée et musicale, ou plutôt un mélange rationnel de vers et de prose. Il est en effet rationnel d'écrire en prose l'exposition et les explications préliminaires d'un drame. Si l'idée s'embellit de poésie, pour accroître l'intensité émotionnelle, qu'au milieu des répliques rapides et saccadées, dans les scènes importantes, sonne le clairon soudain d'un vers court et fulgurant ou le tonnerre grave d'un alexandrin majestueux ; que, parfois, dans une succession de vers, se déroule un crescendo, habilement amené depuis le vers de quatre ou cinq pieds jusqu'à l'alexandrin où éclatera triomphalement toute la sonorité du Verbe.
 Il y a là pour le jeune dramaturge de nobles essais à tenter, essais estimables quel qu'en soit le résultat ; alors qu'une foule de jeunes poètes lyriques — dont quelques-uns de grand talent — s'ouvrent des voies nouvelles, le drame symbolique ne compte en France que trois ou quatre représentants qui, pour cette rénovation du théâtre artiste, se sont, jusqu'à ce jour, à peine affirmés par des œuvres. Ce siècle fut avant tout un siècle de poésie lyrique : Lamartine, Baudelaire, Hugo, Musset, Verlaine, etc.. À nous s'offre le grand Art dramatique, comme une Forêt « presque » vierge, aux attraits mystérieux et souverains, un bois immense aux profondeurs inexplorées ; il est l'heure d'entrer en lutte; que l'aube du vingtième siècle se lève sur le triomphe du théâtre ; qu'importe ceux qui, épuisés par un effort surhumain, tomberont dans la mêlée et, foulés aux pieds, disparaîtront à jamais inconnus, si ces précurseurs obscurs ont dévoilé, vers l'horizon tout étincelant d'espoirs, le Temple sacré du positivisme et du métaphysicisme réconciliés, s'ils ont indiqué les routes futures au Shakespeare qui nous viendra quelque jour.


 

François Coulon.

Outils personnels