Page:Mercure de France tome 006 1892 page 195.jpg
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Il a bu dans son casque et quitté sa cuirasse, | Il a bu dans son casque et quitté sa cuirasse, | ||
Comptant les trous saignants de son poitrail bombé !... | Comptant les trous saignants de son poitrail bombé !... | ||
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Mais le guerrier mourant ne l'a point entendue | Mais le guerrier mourant ne l'a point entendue | ||
La sublime chanson que chantait le pendu !... | La sublime chanson que chantait le pendu !... | ||
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Le Satyre évadé de la forêt prochaine | Le Satyre évadé de la forêt prochaine | ||
A surpris la bergère au sein blanc et charnu; | A surpris la bergère au sein blanc et charnu; | ||
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Et les os accrochés aux rameaux du vieux chêne | Et les os accrochés aux rameaux du vieux chêne | ||
Rosirent au joyeux soleil d'un ventre nu... | Rosirent au joyeux soleil d'un ventre nu... | ||
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Mais les deux amoureux ne l'ont point entendue | Mais les deux amoureux ne l'ont point entendue | ||
La sublime chanson que chantait le pendu! .. | La sublime chanson que chantait le pendu! .. | ||
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Et le marchand gavé de louches réussites, | Et le marchand gavé de louches réussites, | ||
| − | Et le | + | Et le hideux brigand, ayant d'un poing brutal |
Au passant arraché la vie et le métal, | Au passant arraché la vie et le métal, | ||
Et la prostituée aux labeurs illicites, | Et la prostituée aux labeurs illicites, | ||
Ont compté leur argent au pied du tronc fatal. | Ont compté leur argent au pied du tronc fatal. | ||
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Mais pallaque ou filou ne l'ont point entendue | Mais pallaque ou filou ne l'ont point entendue | ||
La sublime chanson que chantait le pendu! | La sublime chanson que chantait le pendu! | ||
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Au pied du tronc fatal, le sorcier obreptice | Au pied du tronc fatal, le sorcier obreptice | ||
A tracé le pantalphe éclairant les demains, | A tracé le pantalphe éclairant les demains, | ||
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Ont édicté le code et rendu la justice | Ont édicté le code et rendu la justice | ||
Aux peuples prosternés dans la nuit des chemins. | Aux peuples prosternés dans la nuit des chemins. | ||
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Mais, sorcier, reine ou roi ne l'ont point entendue | Mais, sorcier, reine ou roi ne l'ont point entendue | ||
La sublime chanson que chantait le pendu !.... | La sublime chanson que chantait le pendu !.... | ||
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Sous le chêne immortel, des paix et des batailles, | Sous le chêne immortel, des paix et des batailles, | ||
Et des traités conclus par des princes retors, | Et des traités conclus par des princes retors, | ||
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Et des troupeaux humains hurlant sous les entailles | Et des troupeaux humains hurlant sous les entailles | ||
Des sabres redresseurs de crimes et de torts. | Des sabres redresseurs de crimes et de torts. | ||
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| + | Mais reîtres ou Nestors ne l'ont point entendue | ||
La sublime chanson que chantait le pendu !... | La sublime chanson que chantait le pendu !... | ||
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Quand le tyran troqua son bandeau pour un heaume | Quand le tyran troqua son bandeau pour un heaume | ||
Et mit en place d'or de l'airain sur son front, | Et mit en place d'or de l'airain sur son front, | ||
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Un grand festin où tous les gens de son royaume | Un grand festin où tous les gens de son royaume | ||
Burent, la tête en fleurs, et s'assirent en rond. | Burent, la tête en fleurs, et s'assirent en rond. | ||
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Mais le royaume entier ne l'a point entendue | Mais le royaume entier ne l'a point entendue | ||
La sublime chanson que chantait le pendu !...<noinclude> | La sublime chanson que chantait le pendu !...<noinclude> | ||
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Version du 20 novembre 2014 à 13:33
Est venu s'y coucher sous le chêne-gibet...
Il a bu dans son casque et quitté sa cuirasse,
Comptant les trous saignants de son poitrail bombé !...
Mais le guerrier mourant ne l'a point entendue La sublime chanson que chantait le pendu !...
Le Satyre évadé de la forêt prochaine A surpris la bergère au sein blanc et charnu; Les jupes ont volé dans un émoi connu, Et les os accrochés aux rameaux du vieux chêne Rosirent au joyeux soleil d'un ventre nu...
Mais les deux amoureux ne l'ont point entendue La sublime chanson que chantait le pendu! ..
Et le marchand gavé de louches réussites, Et le hideux brigand, ayant d'un poing brutal Au passant arraché la vie et le métal, Et la prostituée aux labeurs illicites, Ont compté leur argent au pied du tronc fatal.
Mais pallaque ou filou ne l'ont point entendue La sublime chanson que chantait le pendu!
Au pied du tronc fatal, le sorcier obreptice A tracé le pantalphe éclairant les demains, Et la reine et le roi, le sceptre dans leurs inains, Ont édicté le code et rendu la justice Aux peuples prosternés dans la nuit des chemins.
Mais, sorcier, reine ou roi ne l'ont point entendue La sublime chanson que chantait le pendu !....
Sous le chêne immortel, des paix et des batailles, Et des traités conclus par des princes retors, Ont assemblé souvent des fous et des Nestors, Et des troupeaux humains hurlant sous les entailles Des sabres redresseurs de crimes et de torts.
Mais reîtres ou Nestors ne l'ont point entendue La sublime chanson que chantait le pendu !...
Quand le tyran troqua son bandeau pour un heaume Et mit en place d'or de l'airain sur son front, II fit servir au pied du séculaire tronc Un grand festin où tous les gens de son royaume Burent, la tête en fleurs, et s'assirent en rond.
Mais le royaume entier ne l'a point entendue La sublime chanson que chantait le pendu !...
