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</noinclude>Et depuis, tour à tour, sous l'arbre solitaire,  
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</noinclude><br /><br />Et depuis, tour à tour, sous l'arbre solitaire,  
Etalant leurs habits de pourpre ou leurs corps nus,  
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<br />Etalant leurs habits de pourpre ou leurs corps nus,  
Tous les peuples du monde, en foule, sont venus,  
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<br />Tous les peuples du monde, en foule, sont venus,  
Tous les peuples semés sur l'orbe de la terre,  
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<br />Tous les peuples semés sur l'orbe de la terre,  
Pauvres bateaux poussés vers des ports inconnus...  
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<br />Pauvres bateaux poussés vers des ports inconnus...  
Mais, dans tout l'univers, qui l'a donc entendue  
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<br /><br />Mais, dans tout l'univers, qui l'a donc entendue  
La sublime chanson que chantait le pendu ?...  
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<br />La sublime chanson que chantait le pendu ?...  
IV
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Ayant glané l'encens de toute cassolette,  
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<center>IV</center>
Un vent chaud, envolé du ciel oriental,  
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Fait résonner les os sonores du squelette  
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<br />Ayant glané l'encens de toute cassolette,  
Comme des cordes d'or sur un luth de cristal.  
+
<br />Un vent chaud, envolé du ciel oriental,  
Dans l'éther frissonnant, vers le ciel d'améthiste,  
+
<br />Fait résonner les os sonores du squelette  
Son hymne monte ainsi qu'un parfum d'encensoir;  
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<br />Comme des cordes d'or sur un luth de cristal.  
II monte et se répand dans l'air, sonore et triste,  
+
<br /><br />Dans l'éther frissonnant, vers le ciel d'améthiste,  
Grave et lent comme un fleuve et calme comme un soir I
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<br />Son hymne monte ainsi qu'un parfum d'encensoir;  
II dit les cris haineux des populaces viles,  
+
<br />Il monte et se répand dans l'air, sonore et triste,  
Le martyre infligé par les ronces des champs,  
+
<br />Grave et lent comme un fleuve et calme comme un soir!
Les bourreaux menaçants dans le forum des villes,  
+
<br /><br />Il dit les cris haineux des populaces viles,  
Le pauvre colporteur de rêves et de chants!  
+
<br />Le martyre infligé par les ronces des champs,  
Il dit les écoliers, les femmes en délire,
+
<br />Les bourreaux menaçants dans le forum des villes,  
Et le peuple et les chefs hurlant comme des loups,
+
<br />Le pauvre colporteur de rêves et de chants!  
Les cailloux lapidant le portes et la lyre,
+
<br /><br />Il dit les écoliers, les femmes en délire,
Et les bâtons sanglants des prophètes jaloux!...
+
<br />Et le peuple et les chefs hurlant comme des loups,
Il dit le désespoir d'ignorer les caresses
+
<br />Les cailloux lapidant le poète et la lyre,
Et le cœur virginal où s'épandrait le cœur,
+
<br />Et les bâtons sanglants des prophètes jaloux!...
Et l'asile des seins et le parfum des tresses,
+
<br /><br />Il dit le désespoir d'ignorer les caresses
Et le ventre où poser son front et sa rancœur !...
+
<br />Et le cœur virginal où s'épandrait le cœur,
Il dit aussi l'espoir des revanches futures,
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<br />Et l'asile des seins et le parfum des tresses,
L'apothéose d'or, les trônes éclatants
+
<br />Et le ventre où poser son front et sa rancœur !...
Dans les siècles tardifs et les architectures
+
<br /><br />Il dit aussi l'espoir des revanches futures,
D'un azur qui peut-être est au déclin des temps,!...
+
<br />L'apothéose d'or, les trônes éclatants
Ayant glané l'encens de toute cassolette,  
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<br />Dans les siècles tardifs et les architectures
Un vent chaud, envolé du ciel oriental,  
+
<br />D'un azur qui peut-être est au déclin des temps,!...
Fait résonner les os sonores du squelette  
+
<br /><br />Ayant glané l'encens de toute cassolette,  
Comme des cordes d'or sur un luth de cristal!...  
+
<br />Un vent chaud, envolé du ciel oriental,  
V
+
<br />Fait résonner les os sonores du squelette  
— Toi que j'ai rencontré, mon frère à l'âme tendre,  
+
<br />Comme des cordes d'or sur un luth de cristal!...  
Bien des nuits, tout en pleurs, sous le chêne étendu,  
+
 
Serons-nous donc toujours les deux seuls à l'entendre  
+
<center>V</center>
La sublime chanson que chantait le pendu?  
+
 
Avril iSyo.  
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<br />— Toi que j'ai rencontré, mon frère à l'âme tendre,  
G.-ALBERT AURIER.<noinclude>
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<br />Bien des nuits, tout en pleurs, sous le chêne étendu,  
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<br />Serons-nous donc toujours les deux seuls à l'entendre  
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<br />La sublime chanson que chantait le pendu?  
 +
<br />{{gap}}''Avril 1890.''
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{{right|{{sc|G.-Albert Aurier}}.}}<noinclude>
 
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Version actuelle en date du 11 décembre 2014 à 14:31




Et depuis, tour à tour, sous l'arbre solitaire,
Etalant leurs habits de pourpre ou leurs corps nus,
Tous les peuples du monde, en foule, sont venus,
Tous les peuples semés sur l'orbe de la terre,
Pauvres bateaux poussés vers des ports inconnus...

Mais, dans tout l'univers, qui l'a donc entendue
La sublime chanson que chantait le pendu ?...

IV


Ayant glané l'encens de toute cassolette,
Un vent chaud, envolé du ciel oriental,
Fait résonner les os sonores du squelette
Comme des cordes d'or sur un luth de cristal.

Dans l'éther frissonnant, vers le ciel d'améthiste,
Son hymne monte ainsi qu'un parfum d'encensoir;
Il monte et se répand dans l'air, sonore et triste,
Grave et lent comme un fleuve et calme comme un soir!

Il dit les cris haineux des populaces viles,
Le martyre infligé par les ronces des champs,
Les bourreaux menaçants dans le forum des villes,
Le pauvre colporteur de rêves et de chants!

Il dit les écoliers, les femmes en délire,
Et le peuple et les chefs hurlant comme des loups,
Les cailloux lapidant le poète et la lyre,
Et les bâtons sanglants des prophètes jaloux!...

Il dit le désespoir d'ignorer les caresses
Et le cœur virginal où s'épandrait le cœur,
Et l'asile des seins et le parfum des tresses,
Et le ventre où poser son front et sa rancœur !...

Il dit aussi l'espoir des revanches futures,
L'apothéose d'or, les trônes éclatants
Dans les siècles tardifs et les architectures
D'un azur qui peut-être est au déclin des temps,!...

Ayant glané l'encens de toute cassolette,
Un vent chaud, envolé du ciel oriental,
Fait résonner les os sonores du squelette
Comme des cordes d'or sur un luth de cristal!...

V


— Toi que j'ai rencontré, mon frère à l'âme tendre,
Bien des nuits, tout en pleurs, sous le chêne étendu,
Serons-nous donc toujours les deux seuls à l'entendre
La sublime chanson que chantait le pendu?
 Avril 1890.

G.-Albert Aurier.

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