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 Toute conception de l'infini semble, en vertu de son tempérament,offusquer M. Anatole France, et il n'y aurait rien de surprenant à ce que l'héroïsme aussi le dégoûtât comme excessif et dépassant la mesure d'une saine raison. Il faut avouer cependant que l'induction est un peu hasardeuse et que ce mépris, qui s'accorderait assez avec les qualités dominantes d'un si délicieux pyrrhonien, ne se trahit point en tous cas dans le présent livre. On y rencontrerait au contraire quelques figures de grâce suprême et de haute aristocratie qui acceptent sans hésiter un rôle tragique dans le drame de l'amour et de la mort. André qui se dénonce pour « aller en prison et à la guillotine » avec sa maîtresse, la comtesse Fanny d'Avenay qui refuse de s'enfuir et ne veut pas tenter d'être heureuse avec l'homme quelle aime par crainte de perdre ceux qui la feraient évader, sont vraiment d'une parfaite eurhythmie morale, et il faut toute l'adresse d'un prestigieux magicien pour esquiver en de semblables histoires la sensiblerie et l'emphase.
 Nul non plus, à moins de mauvaise foi, ne s'avisa jamais de contester que M. Anatole France fût un des plus artificieux écrivains de ce temps, sinon même le plus artificieux. Bien qu'il ait aimé feindre en un passage de Sainte Euphrosine une estime assez tiède pour ce que l'on appelle la décadence, il ne se fâcherait point, je pense, d'être pris pour un alexandrin, soit qu'on le voulût comparer aux poètes contemporains des Ptolémées ou aux philosophes audacieux qui embellirent les derniers siècles de la domination romaine. Il s'apparente à ceux-ci par un goût marqué pour les spéculations métaphysiques, mais plus encore à leurs prédécesseurs qui se contentaient d'être des artistes raffinés et minutieux. Sa pensée, par un don extraordinaire, est, comme sa langue, compliquée et harmonieuse, naturellement, on dirait instinctivement: il ne se travaille pas à bien faire et garde toujours la

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