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 J'ai été frappé de la grâce, clamait-il, j'ai acquis au prix de laborieux efforts une nouvelle manière de voir ; j'entends qu'on me respecte et qu'on me suive. Courbe la tête, fier Sicambre, adore ce que tu as brûlé, brûle ce que tu as adoré.

 Le malheureux tartinait ainsi pendant trois cents lignes ! Pendant trois cents lignes le pauvre vaudevilliste était voué aux gémonies, traîné dans l'ordure, bombardé d'invectives et mis au ban de l'opinion publique. Il en conçut un tel chagrin que l'on craignit un instant qu'il ne se suicidât. Sarcey, son père spirituel, qui l'avait trahi et renié, Sarcey à qui l'on fit part de ce dessein funeste, en manifesta la joie la plus vive et parla d'aller sur la tombe de son ex-protégé danser le cavalier seul de la satisfaction. Hélas, notre éminent critique était perdu ! Cet article révéla le singulier délire qui menaçait de dissiper à jamais la logique saine et le droit jugement du Maître. Cet article causa l'impression que l'on sait, impression qui de plus en plus s'accentua à mesure que le public fut entretenu des péripéties du naufrage intellectuel de son censeur préféré.
 Bientôt après parurent des apologies furieuses de Wagner, Dante, Shakespeare, Baudelaire, Maeterlinck, etc., où Sarcey, rompant avec son habituelle sagacité, développait des considérations veuves de sens artistique. Il publia même une étude que, pour notre part, nous ne pourrons expliquer et qui s'intitulait « Promèthée ou l'Absence de Foi ! » Mais ce qui mit le comble à l'indignation du monde civilisé, c'est que, par la suite, on apprit qu'il ne se contentait pas de jongler idéalement avec des paradoxes, mais qu'il avait inauguré un mode d'existence en concordance avec sa nouvelle tournure d'esprit. Lui, si rangé, si sobre, lui qui craignait les mauvaises fréquentations et les perverses lectures à l'égal des allumettes et des fiacres, lui que l'on citait volontiers comme le modèle des pères, le plus charmant des débiteurs et le plus avisé des hommes de lettres, lui, en quinze jours, sous l'influence de son génie, ou plutôt du démon qui le possédait, devint le plus endurci des bohèmes, le plus déplorable des pique-assiettes, le plus raté des ratés, enfin !
 Rien ne saurait donner une idée exacte du désordre de sa vie d'alors, sinon quelques extraits de son journal quotidien, qu'il publiera plus tard sous ce titre : Trois mois de génie par un Homme de Bon Sens. Ces extraits, que nous devons à l'obligeance du Maître

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