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</noinclude>LETTRES DE MON ERMITAGE (i)
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</noinclude>celsitudes où se peut guinder l'intelligence des hommes. Un jour viendra sans doute où le bronze consacrera tant d'exemples fameux proposés aux étoiles, où leurs statues rayonneront sur le monde avec, pour piédestal, toute la brique pilée que leur zèle incorpora jadis à d'apocryphes cacaos.
A TRÈS HAUTE ET PUISSANTE DAME CHOCOLAT MÉNIER, EN SA TERRE DE NOISIEL
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<br />{{gap}}Cependant, vous l'avouerai-je ? cette première stupeur n'était rien au prix de l'admiration qu'infusent la cité ouvrière et l'usine où mijotent les chaudrons de votre gloire, ou les Juliettes de fonte bénites par le réverend père des Esseintes copulent avec les Roméos d'acier pour un enfantement ininterrompu de galette. Car c'est là que fonctionne l'''instrumentum regni'' et que se lève sur le monde un soleil de réclame dont l'inattendu fessier égale, s'il se peut, le museau d'Ajalbert. Combien de races illustres n'eurent pas de si fermes assises! Moins que vos tablettes splendirent les bols des Médicis, qui cependant firent par le monde un chemin confortable. Le ronflement des brasiers, la musique des pilons, l'encens qu'exhalent à vos pieds les cuves de mélasse où bout l'horrifique théobrome, chantent du matin au soir l'office du million incarné en bourgeoise dans votre personnalité.
Chelles-Gournay, le ai septembre 1892.
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<br />{{gap}}Le village bâti par l'industrie du Grand Ménier ne saurait passer pour joyeux : l'air, l'espace, géométriquement impartis aux nègres de l'usine, le silence obligatoire dans les rues, l'aspect morne de tous ces pauvres serfs tremblant sous les gardes chiourmes, vos larbins, ne composent pas un spectacle absolument gracieux. Je traversais, dimanche, la rue magne de Noisiel, aussi vide que Savanah-la-Mar ou que le dernier Tarascon du comateux Daudet. Un porte-balle à qui je m'informai des habitants m'apprit, non sans quelques fureurs voltairiennes, que le populaire assistait aux vêpres pour obéir à vos commandements, recruté à la dévotion par tous les sbires du château. Car vous êtes pieuse, madame, et gavez d'eucharistie les malheureux employés dans les<noinclude>
Vous régnez, madame, sur une Ile fortunée où le Maître des Empires se plut à magnifier en votre personne l'omnipotente gloire de la victorieuse Epicerie. Aux rives paresseuses de la Marne, parmi les bouleaux et les tilleuls argentés, votre fief consacre aux yeux l'intime splendeur qui vous égale aux Rois. Promenoirs fleuris, jardins en fête, villas sous les rosiers, une province entière porte le signe coruscant de votre féodalité. Comme Diane au sein de moindres feux, la maison que vous daignez habiter se révèle entre les cottages de Messeigneurs vos enfants par quelque chose d'estomirande qui, tout d'abord, fait naître dans les entrailles une copieuse vérécundie. Ce sont les bustes de la gent Ménier, dont on voit cette demeure guirlandée. Eternels dans la pierre vive, ces droguistes surhumains protègent d'une immarcessible grandeur l'apanage de leurs hoirs. Non, le buste même du moutardier Potin, que j'ai souventefois contemplé dans la nef élevée par ses soins aux Denrées Coloniales, ne m'a pas tant ému. Etait-ce la transparence amie de ce matin d'automne ou le clairet angevin dont l'hôtelier Benoist arrose ses fritures? mais c'est avec une dévotion componctueuse que je saluai en images les fondateurs de votre dynastie. Ces bustes m'ont parlé des vertus fortes et des impériales<noinclude>
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celsitudes où se peut guinder l'intelligence des hommes. Un jour viendra sans doute où le bronze consacrera tant d'exemples fameux proposés aux étoiles, où leurs statues rayonneront sur le monde avec, pour piédestal, toute la brique pilée que leur zèle incorpora jadis à d'apocryphes cacaos.
 Cependant, vous l'avouerai-je ? cette première stupeur n'était rien au prix de l'admiration qu'infusent la cité ouvrière et l'usine où mijotent les chaudrons de votre gloire, ou les Juliettes de fonte bénites par le réverend père des Esseintes copulent avec les Roméos d'acier pour un enfantement ininterrompu de galette. Car c'est là que fonctionne l'instrumentum regni et que se lève sur le monde un soleil de réclame dont l'inattendu fessier égale, s'il se peut, le museau d'Ajalbert. Combien de races illustres n'eurent pas de si fermes assises! Moins que vos tablettes splendirent les bols des Médicis, qui cependant firent par le monde un chemin confortable. Le ronflement des brasiers, la musique des pilons, l'encens qu'exhalent à vos pieds les cuves de mélasse où bout l'horrifique théobrome, chantent du matin au soir l'office du million incarné en bourgeoise dans votre personnalité.
 Le village bâti par l'industrie du Grand Ménier ne saurait passer pour joyeux : l'air, l'espace, géométriquement impartis aux nègres de l'usine, le silence obligatoire dans les rues, l'aspect morne de tous ces pauvres serfs tremblant sous les gardes chiourmes, vos larbins, ne composent pas un spectacle absolument gracieux. Je traversais, dimanche, la rue magne de Noisiel, aussi vide que Savanah-la-Mar ou que le dernier Tarascon du comateux Daudet. Un porte-balle à qui je m'informai des habitants m'apprit, non sans quelques fureurs voltairiennes, que le populaire assistait aux vêpres pour obéir à vos commandements, recruté à la dévotion par tous les sbires du château. Car vous êtes pieuse, madame, et gavez d'eucharistie les malheureux employés dans les

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