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Page:Mercure de France tome 006 1892 page 249.jpg - MercureWiki

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</noinclude>celsitudes où se peut guinder l'intelligence des hommes. Un jour viendra sans doute où le bro.ize consacrera tant d'exemples fameux proposés aux étoiles, où leurs statues rayonneront sur le monde avec, pour piédestal, toute la brique pilée que leur zèle incorpora jadis à d'apocryphes cacaos.
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</noinclude>celsitudes où se peut guinder l'intelligence des hommes. Un jour viendra sans doute où le bronze consacrera tant d'exemples fameux proposés aux étoiles, où leurs statues rayonneront sur le monde avec, pour piédestal, toute la brique pilée que leur zèle incorpora jadis à d'apocryphes cacaos.
Cependant, vous l'avouerai-je ? cette première stupeur n'était rien au prix de l'admiration qu'infusent la cité ouvrière et l'usine où mijotent les chaudrons de votre gloire, ou les Juliettes de fonte bénites par le réverend père des Esseintes copulent avec les Roméos d'acier pour un enfantement ininterrompu de galette. Car c'est là que fonctionne Yinstrumentum regni et que se lève sur le monde un soleil de réclame dont l'inattendu fessier égale, s'il se peut, le museau d'Ajalbert. Combien de races illustres n'eurent pas de si fermes assises! Moins que vos tablettes splendirent les bols des Médici's,qui cependantfirentparlemonde unchemin confortable. Le ronflement des brasiers, la musique des pilons, l'encens qu'exhalent à vos pieds les cuves de mélasse où bout l'horrifique théobrome,chantent du matin au soirl'office du million incarné en bourgeoise dans votre personnalité.
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<br />{{gap}}Cependant, vous l'avouerai-je ? cette première stupeur n'était rien au prix de l'admiration qu'infusent la cité ouvrière et l'usine où mijotent les chaudrons de votre gloire, ou les Juliettes de fonte bénites par le réverend père des Esseintes copulent avec les Roméos d'acier pour un enfantement ininterrompu de galette. Car c'est là que fonctionne l'''instrumentum regni'' et que se lève sur le monde un soleil de réclame dont l'inattendu fessier égale, s'il se peut, le museau d'Ajalbert. Combien de races illustres n'eurent pas de si fermes assises! Moins que vos tablettes splendirent les bols des Médicis,qui cependant firent par le monde un chemin confortable. Le ronflement des brasiers, la musique des pilons, l'encens qu'exhalent à vos pieds les cuves de mélasse où bout l'horrifique théobrome,chantent du matin au soir l'office du million incarné en bourgeoise dans votre personnalité.
Le village bâti par l'industrie du Grand Ménier ne saurait passer pour joyeux : l'air, l'espace, géométriquement impartis aux nègres de l'usine, le silence obligatoire dans les rues, l'aspect morne "de tous ces pauvres serfs tremblant sous les gardes chiourmes, vos larbins, ne composent pas un spectacle absolument gracieux. Je traversais, dimanche, la rue magne de Noisiel, aussi vide que Savanah-la-Mar ou que le dernier Tarascon du comateux Daudet. Un porte-balle à qui je m'in"formai des habitants m'apprit, non sans quelques fureurs voltairiennes, que le populaire assistait aux vêpres pour obéir à vos commandements, recruté à la dévotion par tous les sbires du château. Car vous êtes pieuse, madame, et gavez d'eucharistie les malheureux employés dans les<noinclude>
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<br />{{gap}}Le village bâti par l'industrie du Grand Ménier ne saurait passer pour joyeux : l'air, l'espace, géométriquement impartis aux nègres de l'usine, le silence obligatoire dans les rues, l'aspect morne de tous ces pauvres serfs tremblant sous les gardes chiourmes, vos larbins, ne composent pas un spectacle absolument gracieux. Je traversais, dimanche, la rue magne de Noisiel, aussi vide que Savanah-la-Mar ou que le dernier Tarascon du comateux Daudet. Un porte-balle à qui je m'informai des habitants m'apprit, non sans quelques fureurs voltairiennes, que le populaire assistait aux vêpres pour obéir à vos commandements, recruté à la dévotion par tous les sbires du château. Car vous êtes pieuse, madame, et gavez d'eucharistie les malheureux employés dans les<noinclude>
 
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Version du 20 novembre 2014 à 12:27


celsitudes où se peut guinder l'intelligence des hommes. Un jour viendra sans doute où le bronze consacrera tant d'exemples fameux proposés aux étoiles, où leurs statues rayonneront sur le monde avec, pour piédestal, toute la brique pilée que leur zèle incorpora jadis à d'apocryphes cacaos.
 Cependant, vous l'avouerai-je ? cette première stupeur n'était rien au prix de l'admiration qu'infusent la cité ouvrière et l'usine où mijotent les chaudrons de votre gloire, ou les Juliettes de fonte bénites par le réverend père des Esseintes copulent avec les Roméos d'acier pour un enfantement ininterrompu de galette. Car c'est là que fonctionne l'instrumentum regni et que se lève sur le monde un soleil de réclame dont l'inattendu fessier égale, s'il se peut, le museau d'Ajalbert. Combien de races illustres n'eurent pas de si fermes assises! Moins que vos tablettes splendirent les bols des Médicis,qui cependant firent par le monde un chemin confortable. Le ronflement des brasiers, la musique des pilons, l'encens qu'exhalent à vos pieds les cuves de mélasse où bout l'horrifique théobrome,chantent du matin au soir l'office du million incarné en bourgeoise dans votre personnalité.
 Le village bâti par l'industrie du Grand Ménier ne saurait passer pour joyeux : l'air, l'espace, géométriquement impartis aux nègres de l'usine, le silence obligatoire dans les rues, l'aspect morne de tous ces pauvres serfs tremblant sous les gardes chiourmes, vos larbins, ne composent pas un spectacle absolument gracieux. Je traversais, dimanche, la rue magne de Noisiel, aussi vide que Savanah-la-Mar ou que le dernier Tarascon du comateux Daudet. Un porte-balle à qui je m'informai des habitants m'apprit, non sans quelques fureurs voltairiennes, que le populaire assistait aux vêpres pour obéir à vos commandements, recruté à la dévotion par tous les sbires du château. Car vous êtes pieuse, madame, et gavez d'eucharistie les malheureux employés dans les

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