Page:Mercure de France tome 006 1892 page 293.jpg
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Asmodeus qui veut lui apprendre la science, | Asmodeus qui veut lui apprendre la science, | ||
c'est-à-dire l'amour— puisque tout est dans ce mot et que la science n'est que désir, c'est-à-dire amour (i). | c'est-à-dire l'amour— puisque tout est dans ce mot et que la science n'est que désir, c'est-à-dire amour (i). | ||
− | « Viens, dit Asmodeus. | + | <br />{{gap}}« Viens, dit Asmodeus. |
− | + | "Non! Viens ! Mes lèvres ont le goût des ambroisies. » | |
L'Archange qui veille sur le frêle Irénée répond | L'Archange qui veille sur le frêle Irénée répond | ||
(je cite d'après un premier texte modifié dans le | (je cite d'après un premier texte modifié dans le | ||
dernier manuscrit): | dernier manuscrit): | ||
« Le savoir est un puits aux murailles moisies. » Asmodeus: | « Le savoir est un puits aux murailles moisies. » Asmodeus: | ||
− | « Le savoir est un ciel d'éternel germinal. | + | « Le savoir est un ciel d'éternel germinal. |
Tel est le débat, entremêlé d'aristophanesques | Tel est le débat, entremêlé d'aristophanesques | ||
bouffonneries. Irénée succombe, et, dès qu'il est savant, «la nature lui paraît abominable >, (2}. | bouffonneries. Irénée succombe, et, dès qu'il est savant, «la nature lui paraît abominable >, (2}. |
Version du 20 novembre 2014 à 13:48
rimes les plus sûres et rythmée merveilleusement?
Il reste seulement certain que, de même
que tous les esprits très féconds, Aurier était un
poète inégal. Ce défaut n'est-il point une quasi
supériorité? Encore un^ fois,je ne dirai pas non.
Entre ces ébauches, la plus notable, par l'importance
qu'elle devait avoir, semble être Irénée. Il
n'écrivit qu'un acte à peine de cette tragi-comédie
où il voulait expliquer non pas seulement
l'inutilité, mais la nocuité de l'expérience et du
savoir humains ; ce peu est déjà d'un grand
intérêt: on y sent une réelle force de pensée et,
dans tels passages, celui des femmes de jadis, par
exemple, celui où sont dits les méfaits de la
science, il y a des vers exquis ou formidables.
Irénée, l'Innocence, est sollicité par le démon
Asmodeus qui veut lui apprendre la science,
c'est-à-dire l'amour— puisque tout est dans ce mot et que la science n'est que désir, c'est-à-dire amour (i).
« Viens, dit Asmodeus.
"Non! Viens ! Mes lèvres ont le goût des ambroisies. »
L'Archange qui veille sur le frêle Irénée répond
(je cite d'après un premier texte modifié dans le
dernier manuscrit):
« Le savoir est un puits aux murailles moisies. » Asmodeus:
« Le savoir est un ciel d'éternel germinal.
Tel est le débat, entremêlé d'aristophanesques
bouffonneries. Irénée succombe, et, dès qu'il est savant, «la nature lui paraît abominable >, (2}.
Fâcheusement, l'éducation classique, la lecture,
souvent maladroite, des tragédies de la belle
époque, de séculaires préjugés, la routine où,
depuis la Renaissance, les professeurs de belles-