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s'atrophier. Dans cent ans, nous serons des brutes dont le seul idéal sera le commode assouvissement des fonctions corporelles; nous serons revenus, par la science positive, à l'animalité pure et simple. Il faut réagir. Il faut recultiver en nous les qualités supérieures de l'âme. Il faut redevenir mystiques. Il faut rapprendre l'amour, source de toute compréhension.
 Mais, hélas, il est trop tard pour reconquérir l'amour dans toute son intégralité primitive. Le sensualisme du siècle nous a désappris de voir en la femme autre chose qu'un bloc de chair propre à l'assouvissement de nos désirs matériels. L'amour de la femme ne nous est plus permis. Le scepticisme du siècle nous a désappris de voir en Dieu autre chose qu'une abstraction nominale peut-être inexistante. L'amour de Dieu ne nous est plus permis.
 Un seul amour nous est encore loisible, celui des œuvres d'art. Jetons-nous donc sur cette ultime planche de salut. Devenons les mystiques de l'art.
 Et si nous n'y réussissons, retournons tristement à nos auges en gémissant le définitif Finis Galliae.

G.-Albert Aurier.


 (1) La présente étude devait être mise en préface à un livre de Critique d'Art qu'allait prochainement publier Albert Aurier, et qu'on trouvera tout entier dans le volume d’Œuvres Posthumes en préparation. Elle n'est pas achevée; le manuscrit qui nous sert est de premier jet — comme, du reste, à l'exception des manuscrits de quelques poésies, tous ceux que nous publions — et il est certain que la forme, sinon le fond, du texte définitif eût été modifiée. — A. V.
 (2) Ces mots : « Schiller l'avait constaté », ont été ajoutés après coup; ils sont suivis d'un renvoi au crayon bleu reproduit sur l'une des nombreuses notes qu'avait prises Aurier en vue de son étude. Il est donc probable qu'il l'eût intercalée dans le texte en recopiant le manuscrit. Voici cette note:
 « L'utile est la grande idole de l'époque, toutes les forces s'emploient à son service, tous les talents lui rendent hommage. Dans cette balance grossière, le mérite spirituel de l'art n'est d'aucun poids, et, privé de tout encouragement, il disparait du marché bruyant du siècle. Il n'est pas jusqu'à l'esprit d'investigation philosophique qui n'enlève à l'imagination une province après l'autre, et les bornes de l'art se rétrécissent à mesure que la science agrandit son domaine. — Schiller, Lettres sur l'Education esthétique, 8, 189. »
 (3) L'auteur se proposait ici d'ajouter quelques noms.
 (4) Parmi des notes éparses, nous trouvons ce passage de Schiller, au bas duquel Aurier à écrit : « A citer en note à propos du degré de bienfaisance de M. Taine »: « Toutes les propriétés par lesquelles un objet peut devenir esthétique peuvent se ramener à quatre classes qui, aussi bien d'après leur différence objective que d'après leur différente relation avec le sujet, produisent sur nos facultés passives et actives des plaisirs inégaux, non pas seulement en intensité, mais aussi en valeur: 'classes qui sont aussi d'une utilité inégale pour le but des beaux-arts. Ce sont l’agréable, le bon, le sublime et le beau. De ces quatre catégories, le sublime et le beau seuls appartiennent proprement à l'art. L'agréable n'est pas digne de l'art et le bon n'en est au moins pas le but : car le but de l'art est de plaire, et le bon, que nous le considérions soit en théorie, soit en pratique, ne peut ni ne doit servir de moyen pour satisfaire aux besoins de la sensibilité... Un objet peut, par sa nature intime, révolter le sens moral, et néanmoins plaire à l'imagination qui le contemple, et néanmoins être beau. — Schiller. Réflexions détachêes sur diverses questions d'esthétique, 8. 151. »
 (5) Cette dernière phrase a été intercalée dans le manuscrit postérieurement à sa rédaction. Le chiffre entre parenthèses dont elle est suivie, simple repère pour l'auteur, semble indiquer qu'il voulait relire la page où M. Taine cite Cellini, et peut-être disserter de l'aphorisme. — A. V.
 (6) Le manuscrit s'arrête sur cette phrase, début d'un paragraphe qui, vraisemblablement, aurait été le dernier avant celui où l'auteur eût défini sa méthode personnelle de critique. Mais parmi l'amas des notes (nous publierons dans le volume d'Œuvres Posthumes, à titre de documents, celles de ces notes qui n'ont pas été utilisées par Albert Aurier dans la première partie de sa préface), nous avons découvert le fragment que nous insérons à la suite: il semble bien que ce soit la conclusion de l'étude, et, à ce titre, il est infiniment précieux. — A.V.

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