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− | Ainsi parla Circé, théa des Etruries, | + | :Ainsi parla Circé, théa des Etruries, |
− | Dont le corps dévêtu brillait de pierreries, | + | :Dont le corps dévêtu brillait de pierreries, |
− | Au milieu de l'azur bienveillant des prairies !... | + | :Au milieu de l'azur bienveillant des prairies !... |
− | Et, ses deux yeux pleins de saphirs éblouissants, | + | |
− | Et son cœur défaillant de musique et d'encens, | + | :Et, ses deux yeux pleins de saphirs éblouissants, |
− | Et saoule d'avoir bu des lions rugissants, | + | :Et son cœur défaillant de musique et d'encens, |
− | D'avoir bu, d'une gorge et d'une âme voraces, | + | :Et saoule d'avoir bu des lions rugissants, |
− | De l'azur, du soleil, du ciel et de l'espace, | + | |
− | Et d'avoir contemplé le dieu Tauth face à face | + | :D'avoir bu, d'une gorge et d'une âme voraces, |
− | Elle tordit son corps, reptile convulsé, | + | :De l'azur, du soleil, du ciel et de l'espace, |
− | Et, comme un beau serpent qu'un dard a traversé, | + | :Et d'avoir contemplé le dieu Tauth face à face, |
− | Morte, elle s'écroula, l'ondoyante Circé. | + | |
− | Les clairons d'or sonnaient sous les bleus sycomores, | + | :Elle tordit son corps, reptile convulsé, |
− | Et l'essaim voltigeant et blond des cystophores | + | :Et, comme un beau serpent qu'un dard a traversé, |
− | Lui présentait le talisman des mandragores, | + | :Morte, elle s'écroula, l'ondoyante Circé. |
− | La fleur qui fait revivre et le saint bézoard... | + | |
− | Soudain s est rouverte la bouche!... Et l'œil hagard... | + | :Les clairons d'or sonnaient sous les bleus sycomores, |
− | Et le sang s'est remis à couler sous son fard !... | + | :Et l'essaim voltigeant et blond des cystophores |
− | VII | + | :Lui présentait le talisman des mandragores, |
− | Et les doux exilés des méchantes patries, | + | |
− | Comme un avril qui monte en des branches flétries | + | :La fleur qui fait revivre et le saint bézoard... |
− | Sentant sourdre un printemps dans leurs tètes fleuries | + | :Soudain s'est rouverte la bouche!... Et l'œil hagard... |
− | Comprirent qu'ils étaient : des Effluves d'encens, | + | :Et le sang s'est remis à couler sous son fard !... |
− | Des Ames, des Parfums, des Papillons, dansant | + | |
− | Dans la Respiration de l'Etre Eblouissant !... | + | <center>VII</center> |
− | Nos brocarts leur semblent des loques... | + | |
− | Que nous importe leur mépris? | + | :Et les doux exilés des méchantes patries, |
− | Que nous importe qu'on se moque | + | :Comme un avril qui monte en des branches flétries |
− | Des hymnes qu'on n'a point compris? | + | :Sentant sourdre un printemps dans leurs tètes fleuries |
− | Et que nous importe le nombre | + | |
− | Des aveugles à l'âme sombre | + | :Comprirent qu'ils étaient : des Effluves d'encens, |
− | Dont l'œil séché prend pour de l'ombre | + | :Des Ames, des Parfums, des Papillons, dansant |
− | Nos gais midis clairs et fleuris !... | + | :Dans la Respiration de l'Etre Eblouissant !... |
− | Juin | + | |
− | G.- | + | ::Nos brocarts leur semblent des loques... |
+ | ::Que nous importe leur mépris? | ||
+ | ::Que nous importe qu'on se moque | ||
+ | ::Des hymnes qu'on n'a point compris? | ||
+ | ::Et que nous importe le nombre | ||
+ | ::Des aveugles à l'âme sombre | ||
+ | ::Dont l'œil séché prend pour de l'ombre | ||
+ | ::Nos gais midis clairs et fleuris !... | ||
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+ | <br />{{gap}}{{gap}}''Juin 1890.'' | ||
+ | {{right|{{sc|G.-Albert Aurier}}}} | ||
<br />{{gap}}(1) Erreur de copie sans doute: nous n'avons pas retrouvé le premier manuscrit. — A. V.<noinclude> | <br />{{gap}}(1) Erreur de copie sans doute: nous n'avons pas retrouvé le premier manuscrit. — A. V.<noinclude> | ||
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Version actuelle en date du 31 janvier 2015 à 15:46
- Ainsi parla Circé, théa des Etruries,
- Dont le corps dévêtu brillait de pierreries,
- Au milieu de l'azur bienveillant des prairies !...
- Et, ses deux yeux pleins de saphirs éblouissants,
- Et son cœur défaillant de musique et d'encens,
- Et saoule d'avoir bu des lions rugissants,
- D'avoir bu, d'une gorge et d'une âme voraces,
- De l'azur, du soleil, du ciel et de l'espace,
- Et d'avoir contemplé le dieu Tauth face à face,
- Elle tordit son corps, reptile convulsé,
- Et, comme un beau serpent qu'un dard a traversé,
- Morte, elle s'écroula, l'ondoyante Circé.
- Les clairons d'or sonnaient sous les bleus sycomores,
- Et l'essaim voltigeant et blond des cystophores
- Lui présentait le talisman des mandragores,
- La fleur qui fait revivre et le saint bézoard...
- Soudain s'est rouverte la bouche!... Et l'œil hagard...
- Et le sang s'est remis à couler sous son fard !...
- Et les doux exilés des méchantes patries,
- Comme un avril qui monte en des branches flétries
- Sentant sourdre un printemps dans leurs tètes fleuries
- Comprirent qu'ils étaient : des Effluves d'encens,
- Des Ames, des Parfums, des Papillons, dansant
- Dans la Respiration de l'Etre Eblouissant !...
- Nos brocarts leur semblent des loques...
- Que nous importe leur mépris?
- Que nous importe qu'on se moque
- Des hymnes qu'on n'a point compris?
- Et que nous importe le nombre
- Des aveugles à l'âme sombre
- Dont l'œil séché prend pour de l'ombre
- Nos gais midis clairs et fleuris !...
Juin 1890.
G.-Albert Aurier
(1) Erreur de copie sans doute: nous n'avons pas retrouvé le premier manuscrit. — A. V.